Les paramédics affiliés à la FPHQ déclenchent une grève générale illimitée

MONTRÉAL — Les paramédics affiliés au syndicat de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ) ont déclenché, vendredi, une grève générale illimitée.

Ce moyen de pression touche 40 fraternités de paramédics à travers toutes les régions du Québec, à l’exception de la basse Côte-Nord et de l’Estrie.

En entrevue à La Presse Canadienne, le président de la FPHQ Daniel Chouinard a assuré que les services à la population ne seront pas affectés par la grève afin de respecter la loi sur les services essentiels. Il s’agit donc principalement d’«une grève de tâches».

Par exemple, les paramédics vont cesser de traiter les formulaires de facturation. Ce sera aux employeurs de retrouver les patients et de veiller à transmettre les factures aux bonnes adresses.

«Pour nous, c’est un aspect majeur de nos moyens de pression», a noté M. Chouinard.

Le seul impact qui risque d’affecter certains patients concerne les transports non urgents, comme le retour de patients vers leur lieu de résidence. Ces transports ne s’effectueront désormais qu’entre 8h et 17h.

Par voie de communiqué, la FPHQ, qui se décrit comme étant «le plus important syndicat indépendant du préhospitalier» avec près de 2500 membres, indique que ses membres en grève réclament «les mêmes conditions salariales que le réseau de la Santé» au Québec.

On cite notamment des demandes en matière de régime de retraite, d’échelle salariale et de primes.

«On veut essentiellement un rattrapage salarial pour avoir l’équivalent des policiers, pompiers et infirmières. On est un service d’urgence, on veut une parité là-dedans», défend Daniel Chouinard qui assure que les membres sont prêts à rester en grève le temps qu’il faudra.

Concernant les primes, M. Chouinard rappelle que les paramédics ont été énormément sollicités pendant la pandémie, mais qu’ils n’ont pas eu droit aux mêmes faveurs que les autres travailleurs de première ligne. En fait, ils ont dû se battre pour obtenir une compensation.

«Le ministre (Christian) Dubé n’arrête pas de dire que l’on fait partie du réseau, mais c’est uniquement quand ça fait son affaire», déplore-t-il.

Les négociations se poursuivent avec le gouvernement du Québec, mais elles sont temporairement suspendues avec le Conseil du Trésor et le ministère de la Santé jusqu’à ce que le syndicat dépose sa contre-proposition.

Le processus traîne en longueur alors que les discussions ont débuté il y a bientôt un an, en septembre 2021.