Les Métis de Saskatchewan se retirent du projet de loi sur l’autonomie

OTTAWA — Les organisations métisses de l’Ontario et de l’Alberta affirment qu’elles continueront sur la voie de l’autonomie gouvernementale, même si l’avenir d’un projet de loi fédéral controversé visant précisément cet objectif est désormais incertain.

L’organisme «Nation métisse de la Saskatchewan» avait été inclus dans le projet de loi fédéral visant à reconnaître les gouvernements métis de cette province, de l’Alberta et de l’Ontario, mais il a retiré son soutien mercredi.

Le président de cette organisation, Glen McCallum, a cependant assuré que le groupe continuerait de travailler avec le gouvernement fédéral pour créer une structure d’autonomie gouvernementale distincte en Saskatchewan.

«Nous devons tenir compte de nos citoyens et de ce qu’ils attendent de nous. C’est ce que nous avons fait. C’est pourquoi nous avons rompu notre association avec le projet de loi C-53.»

Les nations métisses de l’Alberta et de l’Ontario affirment respecter le choix des gouvernements métis de choisir leur propre voie et souhaitent bonne chance à l’organisme de la Saskatchewan.

Le projet de loi C-53 a fait l’objet d’un long examen en comité à la Chambre des communes depuis octobre et il a donné lieu à un débat public houleux.

Les chefs des Premières Nations de l’Ontario ont accusé le gouvernement fédéral d’outrepasser ses compétences, soulignant que la loi porte atteinte à leurs droits. L’Assemblée des Premières Nations, qui représente quelque 630 chefs à travers le Canada, a adopté une résolution appelant les parlementaires à abroger complètement le projet de loi.

De leur côté, les organismes métis de l’Alberta et de l’Ontario affirment que le long processus d’adoption du projet de loi a été injuste, lent, irrespectueux et démoralisant, et qu’il a encouragé la division entre eux et les autres communautés métisses et les Premières Nations.

«Nous avons vu des jeunes, des citoyens et des aînés métis être insultés et harcelés sur la base de fausses informations et d’idées fausses, indique un communiqué commun. Cela a permis à nos opposants de nier notre existence et nos droits, et même de tenter d’effacer nos expériences vécues, notre histoire et notre identité.»

Mais compte tenu du soutien qu’elles reçoivent de leurs communautés, les nations métisses de l’Alberta et de l’Ontario continueront de travailler avec le gouvernement fédéral et de veiller à ce que leur autonomie gouvernementale soit respectée et maintenue.

Le Ralliement national des Métis, dont les trois organisations provinciales sont membres, a offert une brève expression de soutien jeudi.

«Nous aidons chacun de nos gouvernements métis dans leurs priorités communes, qui incluent la mise en œuvre de l’autonomie gouvernementale métisse à travers leurs voies uniques et autodéterminées pour les atteindre», a écrit le conseil dans un communiqué.

Un porte-parole du ministre fédéral des Relations Couronne-Autochtones s’est également engagé à continuer de travailler avec les organisations, mais n’a pas voulu commenter l’avenir du projet de loi.