Les membres de la FIQ appelées à se prononcer sur la grève les 24 et 25 octobre

MONTRÉAL — C’est le 24 et le 25 octobre que les 80 000 membres de la FIQ seront appelées à se prononcer sur la grève. Et le mandat qui est sollicité évoque une grève illimitée.

La décision a été prise mercredi en fin de journée par une instance de l’organisation syndicale, qui représente la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques au Québec.

Gonflées à bloc, les quelque 500 déléguées de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) qui étaient réunies ont elles-mêmes adopté à plus de 99 % la proposition sur le mandat de grève illimitée.

D’ici la tenue du vote, les syndicats de la FIQ tiendront plusieurs assemblées d’information à l’intention de leurs membres. Mais le vote, de type référendaire, aura lieu au même moment pour tous les établissements de santé où la FIQ a des membres, soit les 24 et 25 octobre.

La FIQ a récemment réduit ses demandes, dans l’espoir de faire avancer sa négociation avec Québec, qui dure depuis plusieurs mois. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars dernier, mais les négociations avaient débuté avant.

La présidente de la FIQ, Julie Bouchard, rapporte le ras-le-bol de ses membres. «Si on annonce la grève, c’est parce qu’on n’a plus le choix. Déjà que nos conditions de travail sont inacceptables, ce que le gouvernement nous propose à la table de négociation, c’est de les dégrader encore plus.»

La FIQ en a particulièrement contre les exigences de mobilité et de polyvalence attendues de la part des infirmières, qui pourraient être déplacées d’établissement de santé, d’unité de soins ou de quart de travail, sans trop de préavis, pour combler des manques de personnel, selon l’interprétation qu’elle fait des offres gouvernementales. Elle reproche à Québec de vouloir traiter des infirmières comme des «pions interchangeables».

Québec dit vouloir revoir l’organisation du travail pour assurer un meilleur fonctionnement et avoir besoin de plus de flexibilité.

L’organisation syndicale réclame aussi une loi sur des ratios sécuritaires infirmière/patients, afin de réduire le fardeau de tâches.

La FIQ a déjà fait approuver les listes de services essentiels à maintenir en cas de grève. Le Tribunal administratif du travail a rendu une série de décisions à ce sujet en juin dernier.

Par exemple, s’il y a effectivement une grève, dans les services d’urgence et de soins intensifs, 100 % des syndiquées devront demeurer au travail. Dans les blocs opératoires, 70 % des services seront maintenus dans la majorité des établissements; 80 % dans les centres surspécialisés.