Les Communes votent contre le retrait de la TPS sur le chauffage résidentiel

OTTAWA — La motion du Nouveau Parti démocratique (NPD) proposant de retirer la taxe de vente fédérale – la TPS – de toutes les formes de chauffage résidentiel a été défaite à plate couture mercredi aux Communes.

Seuls les néo-démocrates, les verts et un libéral ontarien ont appuyé la motion alors que les autres libéraux, les conservateurs et les bloquistes s’y sont opposés. Au total, 30 députés étaient en faveur et 292 étaient contre, selon les résultats annoncés en Chambre.

La motion comportait deux autres volets. Elle demandait aussi au gouvernement d’offrir «gratuitement et facilement» aux Canadiens «à faible revenu et de la classe moyenne» des améliorations écoénergétiques et des thermopompes, et de financer les mesures par un impôt sur «les profits excessifs» des grandes sociétés pétrolières et gazières.

Lors de la période des questions, le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a expliqué que son «plan» permet de financer une diminution du coût du chauffage et la lutte contre la crise climatique en refilant la facture aux pétrolières.

Il a du même souffle prévenu que «la coalition libérale-conservatrice des PDG» pourrait bien «frapper à nouveau» pour «protéger les profits des grandes entreprises pétrolières».

Le premier ministre Justin Trudeau lui a répondu que «des millions de progressistes» au pays ont été «profondément déçus» que le NPD vote avec les conservateurs lundi «contre la mesure la plus réussie pour lutter contre les changements climatiques (dont) le Canada (se soit) doté».

C’est que le vote de mercredi survient deux jours après qu’une autre motion touchant au coût de l’énergie, des conservateurs celle-là, eut également été défaite, malgré l’appui surprenant des néo-démocrates.

Elle visant à élargir la suspension de la tarification fédérale sur le carbone à toutes les formes de chauffage résidentiel, et pas seulement pour le mazout.

Depuis lors, les conservateurs multiplient les attaques contre le Bloc québécois – qui s’est opposé à leur motion – et accusent «les séparatistes» d’avoir formé une «coalition» pour maintenir le gouvernement libéral au pouvoir pendant deux ans, ce que démentent les chefs des deux formations politiques.

Au terme des échanges, le chef conservateur, Pierre Poilievre, s’est moqué du fait qu’il est «presque tragique et navrant de voir ces deux-là se chamailler ainsi».

«Le premier ministre a été très déçu par la volte-face du chef du NPD concernant la taxe sur le carbone pour le chauffage. Mais la bonne nouvelle pour le premier ministre est que le chef du NPD a fait volte-face et appuie désormais le plan du premier ministre visant à quadrupler la taxe», a-t-il envoyé.