Les chefs tentent de convaincre les indécis de leur accorder leur vote

MONTRÉAL — Pendant qu’au-delà d’un millier de manifestants se rassemblaient à L’Assomption en invitant l’électorat à battre la Coalition avenir Québec, les chefs politiques ont courtisé les indécis à moins de deux jours du scrutin de lundi.

Par exemple, Gabriel Nadeau-Dubois s’est adressé à eux en les invitant à discuter avec leurs proches pour déterminer leur vote. 

Le coporte-parole de Québec solidaire a invité les différentes générations à se parler entre elles de l’avenir du Québec, notamment au sujet des changements climatiques et des soins des aînés. 

M. Nadeau-Dubois n’a pas caché qu’il espère que les jeunes électeurs, plus enclins à appuyer Québec solidaire, fassent la promotion du programme de la formation politique auprès de leurs aînés indécis. 

«Ce que je dis souvent aux jeunes que je rencontre: ‘là c’est important de parler à vos parents, grands-parents, de leur dire ce qui vous inquiète pour l’avenir’. Mais je pense qu’on a aussi des choses à se dire une génération envers l’autre», a-t-il dit. 

Le chef conservateur Éric Duhaime a lancé un message similaire. Il a rappelé à ses partisans que le temps du «vote perdu» était révolu puisque le financement public des partis politiques dépend en partie des votes récoltés aux élections.

«Allez voter, quand [un électeur] va voter, il contribue au parti pour lequel il vote», a-t-il lancé.

Désirant ardemment se faire élire dans la circonscription de Chauveau, M. Duhaime a transmis une lettre à tous les électeurs les appelant à voter pour lui parce qu’il est le chef d’un parti comptant un grand appui populaire.

«La voix d’un Québécois sur cinq ou sur six doit pourtant être entendue dans toute démocratie, à commencer par le chef de cette formation politique», a-t-il écrit.

S’il a lui aussi lancé un appel aux indécis, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a dû défendre sa décision de ne pas insister auprès des deux candidats qu’il a expulsés de sa formation, la veille, pour qu’ils se retirent complètement de la course.

«Ils m’ont demandé d’être jugés sur l’ensemble et non pas des publications de 2015, seulement, et j’ai accepté cette demande-là », répond-il lors d’une mêlée de presse à Trois-Rivières, samedi.

M. St-Pierre Plamondon a défendu son style de gestion dans cette affaire. «Le leadership, c’est de prendre des décisions difficiles, mais dans le respect et l’écoute de tout le monde qui est impliqué en essayant de considérer tous les aspects et c’est la décision que j’ai prise.»

Retour sur l’immigration

La cheffe libérale Dominique Anglade a cherché à consolider son vote sur l’île de Montréal en continuant de s’en prendre à François Legault sur le sujet de l’immigration.

Elle a reproché à son adversaire caquiste d’avoir entaché la réputation du Québec sur la scène internationale au cours de sa campagne.

«C’est sûr que ça entache l’image, parce que tu envoies un message où les gens ne sont pas bien accueillis. Tu fais des comparaisons immigration-violence, le suicide, c’est terrible», a déclaré Mme Anglade.

«Ça a une incidence sur l’image à l’international, ça a une incidence sur notre capacité à aller recruter du talent», a-t-elle ajouté.

François Legault a tenté de sortir un nouveau lapin de son chapeau en évoquant la possibilité d’organiser un référendum sur le rapatriement des pouvoirs fédéraux en immigration.

Même s’il dit ne pas avoir de plan, le chef caquiste s’est dit ouvert sur les moyens, mentionnant l’idée d’un référendum sectoriel.

Le gouvernement caquiste veut contrôler le flux des travailleurs étrangers temporaires ainsi que la réunification familiale.

«Ce n’est pas dans les plans, mais je suis ouvert. Donc, il n’y a pas de plan pour faire ça dans six mois. Être ouvert, ça veut dire que ce n’est pas exclu, mais il n’y a pas de plan, de séquence prévue.»

L’idée n’a guère plu à ses adversaires. M. St-Pierre Plamondon allait jusqu’à prédire que ce référendum très ciblé ne sera jamais organisé. «Je pense qu’il n’y a personne qui pense qu’un tel exercice aura lieu. Je pense que globalement il faut juste dire non au fédéralisme de François Legault et à toutes les bébelles qu’il peut essayer de trouver pour ne pas nommer la seule solution, qui est l’indépendance du Québec.»

Manif anti-caquiste

Au-delà d’un millier de manifestants opposés aux mesures de la Santé publique pour lutter contre la pandémie de COVID-19 se sont donné rendez-vous, samedi, à L’Assomption, devant le bureau decirconscription du premier ministre sortant, François Legault.

Ces manifestants, dont les pancartes réclamaient surtout le départ de la CAQ et de François Legault, mais qui rendaient aussi hommage à la mémoire des personnes décédées dans les CHSLD, voulaientdénoncer la gestion de la pandémie de la COVID-19 par le gouvernement caquiste au cours des deux dernières années.

«Je suis ici pour une seule raison: les 6700 morts dans les CHSLD qui ont été laissés là tout seuls, sans personne pour s’en occuper parce qu’ils ont enlevé le droit d’entrer. Juste ça, c’est assez», nous a déclaré l’un de ces manifestants, Patrick Gagnon.