Les bibliothèques du Québec excèdent à peine la note de passage, selon un rapport

MONTRÉAL — L’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ) a dévoilé son tout premier Portrait national des bibliothèques publiques québécoises, qui donne la note de 66% aux services de bibliothèques de la province.

Produit dans le cadre du programme BiblioQUALITÉ, et en marge de la 24e édition de la Semaine des bibliothèques publiques du Québec, le rapport révèle que les établissements québécois ne dépassent que de très peu la note de passage.

En se basant sur cinq critères d’évaluation, soit les dépenses d’acquisition, les heures d’ouverture, la superficie, les places assises et les ressources humaines, le Portrait présente les résultats obtenus pour chaque région administrative en comparaison avec le résultat provincial obtenu.

Des cinq critères, le résultat le plus élevé n’atteint que 74% — celui des places assises. Et encore là, le rapport indique qu’il manque 15 268 places assises dans les bibliothèques publiques pour atteindre le niveau d’excellence et permettre à leurs usagers de s’y installer adéquatement. Les autres indicateurs ont tous reçu des notes oscillant entre 65% et 70%.

Le principal enjeu des bibliothèques publiques reste le manque de personnel, un défi de taille dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre. Selon le Portrait, il manquerait plus de 1300 employés à temps complet dans l’ensemble du réseau de bibliothèques du Québec.

Eve Lagacé, directrice générale de l’ABPQ, a expliqué en entrevue que les municipalités devraient faire les investissements nécessaires pour pallier ces manques dans leurs établissements.

«On est présentement à 56% de la cible pour les employés à temps complet. Cette situation-là existait avant la situation actuelle de la crise du manque de main-d’œuvre; c’est vraiment une question d’investissements, un choix qui est fait pour offrir un service de qualité à nos citoyens», a-t-elle souligné.

Bien qu’il soulève les lacunes des bibliothèques du Québec, le Portrait de l’ABPQ n’a cependant pas été produit dans le but de talonner les élus municipaux.

«On n’est pas dans un objectif de faire pression, mais plutôt d’outiller et de faire en sorte qu’on améliore les connaissances des décideuses et des décideurs, a précisé Mme Lagacé. […] On leur permet d’identifier les points forts et les points faibles, et en connaissant mieux la situation, de prendre des décisions éclairées.»

La directrice générale a également annoncé que le Portrait national des bibliothèques publiques québécoises serait désormais publié sur une base annuelle.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.