Legault annonce des projets en matière d’éducation et d’énergie pour l’Est du Québec

QUÉBEC — Le premier ministre François Legault se défend d’être déjà en précampagne électorale dans l’Est du Québec où il a annoncé mercredi d’importants projets en matière d’éducation et d’énergie.

Son gouvernement va notamment autoriser Hydro-Québec à lancer des appels d’offres de 2300 MW pour de l’énergie éolienne et renouvelable.

Il s’agit du plus important appel d’offres d’énergie renouvelable de l’histoire du Québec, a précisé M. Legault lors d’une conférence de presse à Gaspé.

«On agit concrètement, et pour l’environnement et pour créer de la richesse, avec des travailleurs québécois, pour continuer à développer un Québec plus prospère, plus vert et plus fier», a-t-il déclaré.

Un premier bloc d’énergie de 1000 MW sera réservé à la filière éolienne, tandis qu’un deuxième bloc de 1300 MW sera ouvert à l’ensemble de la filière des énergies renouvelables (solaire, biomasse, etc.).

Cela est nécessaire, car le Québec se dirige vers un déficit d’énergie, alors que les besoins ne cesseront d’augmenter, notamment en raison de l’électrification de l’économie, selon le premier ministre.

Il a dit s’être réconcilié avec la filière éolienne, qu’il jugeait autrefois coûteuse et largement subventionnée. Aujourd’hui, «le coût de l’énergie éolienne a beaucoup diminué», a-t-il affirmé.  

«L’autre avantage, (…) c’est que c’est pas mal plus vite à mettre en place qu’un nouveau barrage. On pense être capable, avec les contrats qu’on annonce aujourd’hui, qu’il y en ait qui soient complétés à partir de 2027.» 

François Legault a nié qu’il tentait de séduire les électeurs de l’Est du Québec en vue du scrutin du 3 octobre, affirmant plutôt qu’il visait à «répondre aux besoins des citoyens québécois».

«On voit qu’on va manquer d’énergie, donc on n’est pas pour attendre six mois avant d’annoncer qu’on a besoin d’énergie», a-t-il répondu à un journaliste qui lui demandait s’il était en précampagne électorale.

Des cours universitaires aux Îles et en Gaspésie 

Plus tôt, le premier ministre avait annoncé l’octroi de 1,35 million $ par année à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) pour qu’elle puisse s’établir de façon permanente dans la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.

Quatre domaines d’études universitaires sont ciblés, soit les sciences de la gestion, les sciences infirmières, le travail social et l’éducation (éducation préscolaire et enseignement primaire).

En conférence de presse aux Îles-de-la-Madeleine, M. Legault a déclaré que l’objectif était double: retenir les jeunes en région et pourvoir des postes d’infirmières, de travailleurs sociaux et d’enseignants. 

«Ce sont trois secteurs qui sont importants, et en plus des prêts et bourses réguliers, il y a un 5000 $ de bourse qui est donné dans ces secteurs-là», a-t-il souligné.

L’aide financière annoncée mercredi permettra à l’UQAR d’offrir des cours universitaires en présentiel dans les trois campus du Cégep de la Gaspésie et des Îles, soit à Gaspé, à Carleton-sur-Mer et aux Îles-de-la-Madeleine.

Le recteur de l’UQAR, François Deschênes, a salué l’annonce. Il a fait valoir que plus de 75 % des personnes formées à l’UQAR obtenaient par la suite un emploi en région.  

«On croit fermement que d’avoir une permanence universitaire sur place, ça peut faire une différence», a déclaré M. Deschênes. 

«On souhaite que (les jeunes) migrent moins vers les grands centres, on veut les retenir, mais aussi, en ayant une offre sur place, on est capable d’espérer en attirer de d’autres régions et même de l’international», a-t-il ajouté.