Le taux d’emploi des personnes immigrantes plus élevé que celui des natifs en 2022

MONTRÉAL — Le taux d’emploi des personnes immigrantes était plus élevé que celui des personnes natives du Québec, en 2022, indique mercredi l’Institut de la statistique du Québec.

Le Bilan du marché du travail 2022 de l’ISQ révèle en effet que le taux d’emploi des personnes immigrantes avait atteint cette année-là 65,9 %, comparativement à un taux de 60,5 % pour les personnes natives.

En chiffres, ce sont 859 500 personnes immigrantes qui étaient alors en emploi au Québec.

«On compile des données depuis 2006 sur les personnes immigrantes et c’est un record, effectivement, parce que ça va avec la croissance de cette population-là dans la population au Québec. On parle aujourd’hui d’environ 20 pour cent des emplois qui sont occupés par les personnes immigrantes», a souligné en entrevue Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l’ISQ.

Et cela s’explique particulièrement par la catégorie des immigrants âgés de 55 ans et plus, précise-t-il.

Ces personnes «ont moins d’expérience, moins de préparation à la retraite, étant donné qu’elles ont commencé plus tardivement leur présence au Québec ou au Canada. Donc, elles travaillent davantage, plus longtemps», explique M. Cloutier-Villeneuve.

Les 55 ans et plus aussi

Autre donnée surprenante: celle de l’emploi chez les personnes de 55 ans et plus.

Au Québec, au cours de la période 2012-2022, c’est chez les personnes de 55 ans et plus que le nombre d’emplois a le plus augmenté, soit de 39 % sur une période de 10 ans, souligne l’ISQ.

M. Cloutier-Villeneuve avance des explications pour ce phénomène: d’abord, cette cohorte de citoyens est encore nombreuse.

Ensuite, les personnes de 55 ans et plus participent plus qu’avant au marché de l’emploi. Elles sont aussi plus scolarisées qu’avant, donc restent plus longtemps sur le marché du travail. «Il y a une plus grande participation des personnes de 55 ans et plus au Québec depuis une dizaine d’années», fait-il valoir.

Il est possible qu’il y ait aussi parmi eux des travailleurs expérimentés qui reviennent au travail après l’avoir quitté, mais l’Institut ne peut mesurer ce phénomène précisément.