Le décès de la sergente de la SQ Maureen Breau résonne chez la police d’Edmonton

EDMONTON — Le décès de la sergente de la Sûreté du Québec Maureen Breau, qui a été poignardée mortellement lundi soir lors d’une intervention en Mauricie, a particulièrement résonné auprès de la police d’Edmonton, en Alberta, qui a perdu deux agents en service il y a moins de deux semaines.

Lors d’une conférence de presse, mercredi, la cheffe adjointe par intérim de la police d’Edmonton, Kellie Morgan, a souligné que les policiers d’Edmonton offraient tout leur soutien à leurs confrères policiers de la Sûreté du Québec en cette période difficile.

«Tout le monde ici est encore dans les premières étapes du deuil après un événement très traumatisant, donc lorsqu’il y a une autre horrible tragédie qui touche notre grande famille policière, ça vient nous toucher directement», a-t-elle mentionné.

«Nos pensées et nos prières vont directement à la sergente Maureen Breau, à son conjoint, ses enfants et tous ses collègues. Autant les autres corps de police du Canada et des États-Unis nous ont soutenus, autant nous voulons faire la même chose pour eux», a ajouté Mme Morgan.

La cheffe adjointe par intérim a d’ailleurs confirmé que des membres de la police d’Edmonton se rendront aux funérailles de la sergente Breau. «Ça fait partie de notre soutien», a-t-elle tranché.

Le 16 mars dernier, les policiers Brett Ryan, 30 ans, et Travis Jordan, 35 ans, répondaient à un appel pour une dispute familiale dans le nord-ouest d’Edmonton lorsqu’ils ont été atteints mortellement de plusieurs balles par un adolescent de 16 ans.

Le jeune homme a également ouvert le feu sur sa mère, qui est toujours hospitalisée, avant de retourner l’arme contre lui. Une enquête est toujours en cours dans ce dossier.

Onze jours plus tard, la sergente Breau, qui comptait plus de 20 ans d’expérience, était poignardée lors d’une intervention à Louiseville, en Mauricie. Elle a été agressée par un homme âgé de 35 ans qu’elle venait de mettre en état d’arrestation.

Un autre agent a été blessé lors de cette opération policière. Le suspect, Isaac Brouillard Lessard, a été abattu par d’autres policiers présents en renfort.

Semaine forte en émotions

Lundi, des milliers de policiers de partout au Canada et aux États-Unis, ainsi que des membres de services médicaux d’urgence et des pompiers, ont assisté aux funérailles officielles des agents Ryan et Jordan.

Lors de la conférence de presse, mercredi, Mme Morgan et le président de l’Association des policiers d’Edmonton, Curtis Hoople, ont assuré que des ressources en santé mentale étaient mises à la disposition des policiers et de leurs familles pendant cette période difficile.

M. Hoople et Mme Morgan ont tous deux remercié la communauté pour son soutien dans cette épreuve.

«C’était magique», a simplement résumé M. Hoople à propos des funérailles.

Habituellement, l’Association des policiers d’Edmonton envoie deux de ses membres sur place lors de funérailles officielles qui ont lieu ailleurs au Canada. Les membres peuvent manifester leur désir d’y aller et un tirage est effectué par la suite.

«Mais le nombre de courriels que je reçois depuis la mise en ligne d’une note (mardi, concernant le décès de la sergente Breau) est beaucoup plus élevé que d’habitude», a révélé M. Hoople.

«C’est comme si nos membres se disent qu’après les funérailles qui ont eu lieu pour eux, ils veulent aller au Québec à leur tour pour assurer leur soutien, parce qu’eux ont vraiment ressenti l’appui des autres services quand ils en ont eu besoin.»