Le CAVAC lance un guide d’accompagnement sociojudiciaire pour les Autochtones

MONTRÉAL — Le Réseau des Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) a lancé mercredi un Guide d’accompagnement sociojudiciaire adapté aux membres des Premières Nations et des Inuit.

Ce guide a été écrit avec l’apport de spécialistes membres des Premières Nations et Inuit et il vise à aider les intervenants du réseau des CAVAC à offrir un soutien adapté aux réalités culturelles des Premières Nations et des Inuit qui sont victimes d’actes criminels.

Les victimes «doivent pouvoir se sentir en sécurité, en confiance et être soutenues durant leur parcours et ce nouveau guide y contribuera», a indiqué le ministre de la Justice,  Simon Jolin-Barrette, dans un communiqué diffusé après le lancement qui avait lieu à Wendake.

«Ça prend un courage énorme pour une femme victime de violence conjugale et qui est dans une communauté autochtone un peu éloignée pour se rendre à la cour dans un système de justice étatique», a rappelé Kathleen Dufour, directrice générale du CAVAC Outaouais.

Elle a expliqué qu’il y a «une relation de méfiance évidente» dans plusieurs communautés et donc plusieurs victimes hésitent à porter plainte à la police ou encore aller témoigner devant un juge.

Il est donc nécessaire «d’adapter nos interventions aux spécificités historiques et culturelles des Premières Nations et des Inuit», a expliqué la directrice générale du CAVAC Outaouais.

«C’est important de ne pas se placer dans le rôle d’expert, d’établir une relation de confiance avec la personne victime et de l’aider à utiliser ses propres savoir-faire , son propre savoir-être et ses expériences personnelles afin qu’elle soit en mesure d’être entendue par la cour», a résumé madame Dufour.

Le guide offre des principes d’intervention adaptée à chacune «des réalités des onze nations autochtones au Québec», a ajouté Kathleen Dufour. 

Le Grand Chef de la Nation huronne-wendat, Rémy Vincent, a remercié le CAVAC «pour cet effort de rapprochement» et salué la collaboration avec des membres des Premières Nations pour la rédaction du Guide.

«Ce qui en fait un outil pratique crédible de grande qualité pour tous les intervenants», s’est réjoui Rémy Vincent.

Le Réseau des CAVAC offre déjà des services à des personnes victimes autochtones vivant en milieu urbain, mais aussi dans certaines communautés autochtones.