Le Canada veut aider les Ukrainiennes victimes de viols à recevoir des soins

OTTAWA — Le ministre du Développement international Harjit Sajjan a mentionné avoir demandé aux responsables canadiens en Ukraine et dans les pays voisins de s’assurer que toutes les femmes victimes d’agressions sexuelles par des soldats russes obtiennent le soutien dont elles ont besoin, incluant des services d’interruption de grossesse si elles le désirent.

Il a précisé que des victimes enceintes ayant fui en Pologne, où les lois sur l’avortement sont très sévères, pourraient obtenir de l’aide afin de se rendre dans d’autres États européens et obtenir une interruption de grossesse sans problème.

Le ministre Sajjan a souligné que le Canada allait respecter les lois des autres États, mais que le personnel sur le terrain pouvait trouver des moyens «d’apporter respectueusement leur aide aux femmes».

En cas de besoin, le Canada pourrait même offrir des visas d’urgence à ces femmes afin qu’elles puissent recevoir des soins au pays.

M. Sajjan a ajouté que les responsables canadiens collaboraient avec des organismes locaux pour venir en aide aux victimes de violences sexuelles.

Par ailleurs, le Canada a envoyé des trousses médico-légales en Ukraine afin d’aider les policiers à amasser des preuves contre les soldats russes accusés de multiplier les agressions sexuelles contre des femmes et de jeunes filles depuis le début de l’invasion armée.

Le ministre Harjit Sajjan a précisé que c’est l’Ukraine qui avait formulé une demande pour ces trousses permettant d’examiner les victimes de viol et de recueillir des éléments de preuve contre les agresseurs.

On peut notamment récupérer des poils, des fibres ou du sperme provenant de l’agresseur et ainsi solidifier un dossier de cour en vue de déposer des accusations.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a elle aussi confirmé cette semaine que dix agents de la Gendarmerie royale du Canada allaient contribuer à enquêter sur les crimes sexuels commis contre les Ukrainiennes dans le cadre d’une opération plus large visant à amasser de la preuve sur les crimes de guerre perpétrés par la Russie.

Lors d’un discours devant l’Assemblée mondiale de la santé, la semaine dernière à Genève, le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos a condamné les actions du président russe Vladimir Poutine qui a donné l’ordre d’envahir l’Ukraine et qui continue d’attaquer des établissements de santé et des travailleurs de la santé.

Il a ensuite poursuivi en défendant le droit à l’avortement en affirmant que la santé sexuelle et reproductive devrait être considérée comme faisant partie des soins de base.

Le Canada s’est engagé à verser un million de dollars de plus, la semaine dernière, pour contribuer à l’enquête menée par la communauté internationale sur les crimes sexuels commis par des soldats russes en Ukraine.

Lors d’une rencontre à Ottawa au début du mois, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, et son homologue canadienne, Mélanie Joly, avaient parlé de l’importance de traiter en criminels de guerre les soldats russes ayant commis des agressions sexuelles.