Le Canada est un leader de la «transition verte», estime Chrystia Freeland

WASHINGTON — La vice-première ministre Chrystia Freeland affirme que le Canada est à la tête, et non à la traîne, du virage mondial vers l’«énergie verte» dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Mme Freeland a fait sourciller des analystes cette semaine lors d’un discours sur l’état des affaires, à Washington, lors duquel elle a exhorté les gouvernements à dépenser plus de «capital politique national» pour atténuer une crise énergétique croissante — un message qu’Ottawa devrait aussi prendre à cœur, selon des observateurs.

Au contraire, le Canada passe à la vitesse supérieure lorsqu’il s’agit de lancer des projets d’énergie verte, a insisté Mme Freeland, citant comme exemples les investissements fédéraux dans le secteur des minéraux critiques du pays et les composantes nettes zéro du Fonds stratégique pour l’innovation.

«Ce que je voulais faire avant tout, c’est dire au reste du monde: « Regardez, le Canada comprend. Voici ce que nous faisons »», a mentionné la ministre Freeland lors d’une conférence de presse tenue au terme de la semaine de réunion annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

La clé dans la transition énergétique, selon Mme Freeland, est de mettre en place des politiques et des investissements gouvernementaux et d’attirer davantage de capitaux privés dans ces projets. Elle espère que son discours de mardi viendra inciter certains gouvernements et entreprises à agir.

«Je ne veux en aucun cas suggérer que le Canada est en retard. En tout cas, je pense que le Canada est vraiment à la tête sur tant de questions ici. Mais nous devons faire encore plus», a poursuivi Mme Freeland.

«Le changement climatique est réel. Et l’action climatique est un énorme projet économique et industriel. Cela va nécessiter des investissements importants — publics, privés, canadiens, internationaux — et cela va nous obliger à construire beaucoup de choses.»

Cette stratégie continuera d’inclure le gaz naturel liquide, a-t-elle ajouté, le décrivant comme un «carburant de transition important», non seulement pour les pays d’Europe qui ressentent l’impact de la guerre en Ukraine, mais aussi dans le monde en développement, où il existe moins d’alternatives au charbon.

Certains observateurs dénoncent que le Canada a été un retardataire dans la construction d’installations pour exporter du gaz naturel liquéfié, ou GNL – plus récemment, lorsque le premier ministre Justin Trudeau a répondu aux appels de l’Allemagne pour plus en suggérant que de tels projets n’étaient pas logiques sur le plan commercial.

«(Le GNL) sera un contributeur important à la transition verte dans le monde et à la sécurité énergétique de nos partenaires, a rappelé Mme Freeland. Comme l’a dit le premier ministre au cours de l’été, nous chercherons toujours des projets de GNL économiquement viables.»