La zone d’innovation quantique de Sherbrooke deviendra un pôle majeur dans le domaine

SHERBROOKE, Qc — Le Québec se positionne comme un joueur international important dans le domaine des technologies quantiques.

La zone d’innovation quantique DistriQ, lancée en février 2022 à Sherbrooke, vient d’accélérer son développement d’un coup avec l’annonce, vendredi, d’investissements majeurs dans différents volets de la zone d’innovation, des sommes provenant de l’industrie et du gouvernement du Québec.

Le premier ministre François Legault n‘était pas peu fier d’annoncer que 166 millions $, dont 65 millions $ provenant de son gouvernement, seront injectés dans l’aventure quantique québécoise désormais domiciliée à Sherbrooke. «Dans ma job, il y a des journées moins l’fun et aujourd’hui c’est une journée l’fun», a-t-il déclaré en ouverture d’allocution, après avoir été accueilli par une centaine de manifestants du secteur public à son arrivée à l’événement.

Ces investissements visent notamment à compléter l’aménagement et l’achat d’équipement pour les locaux de L‘Espace quantique 1, qui accueillera des chercheurs et une quinzaine d’entreprises, dont l’un des joueurs majeurs de l’informatique quantique, la firme française PASQAL, qui compte investir 90 millions $ pour fabriquer des ordinateurs quantiques destinés au marché nord-américain. De cette somme, 5 millions $ proviennent d’Investissement Québec sous forme de prêt.

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a détaillé l’ensemble des investissements, annonçant entre autres une contribution de 10 millions $ au nouveau fonds de capital-risque Quantacet, qui détiendra en tout 20 millions $ pour soutenir de jeunes pousses dans le domaine. 

Un bond de puissance

En présence du colauréat du prix Nobel de physique 2022, Alain Aspect, le premier ministre Legault a souligné que le Québec se classe très bien internationalement en matière de recherche fondamentale, mais qu’il doit pousser davantage du côté de la recherche appliquée, d’où l’importance de lieux comme L’Espace quantique 1 où seront réunis les chercheurs spécialisés et les industriels.

«Très important, la recherche fondamentale, mais très important aussi la recherche appliquée, l’innovation, d’avoir des lieux communs où les chercheurs et les entreprises peuvent se côtoyer. C’est exactement ce qu’on est en train de faire ici avec DistriQ», a dit M. Legault.

Les technologies quantiques, qui relevaient de la science-fiction il n’y a pas si longtemps, permettent de multiplier la capacité des ordinateurs sans exiger de grande puissance en œuvrant à l’échelle de l’extrêmement petit. Alors qu’un ordinateur classique ne peut traiter qu’un état à la fois et doit répéter les actions pour examiner tous les états, l’ordinateur quantique utilise le principe de la superposition pour explorer tous les états en même temps. Cette approche permet d’obtenir une puissance de calcul surmultipliée pour obtenir des logiciels et des algorithmes beaucoup plus performants.