La SQ effectue 13 arrestations en lien avec de la fraude «grand-parent» aux É.-U.

MONTRÉAL — Treize personnes ont été arrêtées au Québec en lien avec les activités d’une organisation criminelle spécialisée dans la fraude de type «grand-parent», dont les victimes se trouvent principalement aux États-Unis.

Selon la Sûreté du Québec (SQ), les fraudes présumées ont eu lieu entre mai 2019 et mars 2021.

Les 12 hommes et une femme, âgés de 26 à 43 ans, devaient comparaître devant un tribunal de Montréal mercredi après-midi, a indiqué le Directeur des poursuites criminelles et pénales. 

Les 13 font face à des accusations de fraude de plus de 5000 $, selon les documents d’inculpation. D’autres font face à une variété d’accusations supplémentaires, y compris le vol d’identité, le complot et la tentative de fraude. Quatre sont accusés d’avoir commis une infraction pour le compte d’une organisation criminelle.

D’après la SQ, les arrestations ont été effectuées à Montréal, Laval, Saint-Laurent, Kirkland et Chambly. L’opération a été menée par l’unité responsable des enquêtes sur les meurtres et disparitions liés au crime organisé, en collaboration avec l’Escouade nationale sur la répression du crime organisé et le Service des enquêtes sur les crimes économiques.Les autorités américaines étaient également impliquées dans l’enquête.

Des arrestations ont également eu lieu aux États-Unis, selon la sergente Catherine Bernard, porte-parole de la SQ.

L’opération a mobilisé plus de 50 policiers de la SQ, du Service de police de la Ville de Montréal, de la police de Laval et de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, a précisé le corps policier provincial dans un communiqué.

Dans le cas d’une arnaque de type «grand-parent», le fraudeur communique avec sa proie, souvent une personne âgée vulnérable, et prétexte une urgence.

Selon la sergente Bernard, les fraudeurs s’étaient constitué une liste de personnes âgées résidant aux États-Unis. Ils les contactaient ensuite en se faisant passer pour un membre de la famille, généralement un petit-enfant, qui se trouverait dans une situation d’urgence pour laquelle un paiement, telle une caution, est nécessaire.

Selon la sergente Bernard, une autre personne qui se présentait comme un officier de la justice se rendait ensuite à la maison de la victime pour récolter l’argent.

Le phénomène est en «hausse marquée» au pays, selon la Gendarmerie royale du Canada et le Centre antifraude du Canada.

Plus de 2,5 millions $ US dérobés

Shelley Orman, du bureau local du FBI à Baltimore, a mentionné que les autorités américaines estimaient que le stratagème avait dérobé plus de 2,5 millions $ US à 85 victimes âgées.

Cinq résidants de Floride et du Maryland ont déjà été condamnés pour leur rôle dans cette arnaque, a indiqué Mme Orman dans un courriel.

Après la condamnation de l’une de ces personnes, Eghosasere Avboraye-Igbinedion, le bureau du procureur américain du Maryland a mentionné dans un communiqué de presse en juin que les fraudeurs avaient exigé des dizaines de milliers de dollars des victimes pour une caution fictive, des frais juridiques et d’autres dépenses.

Le bureau du procureur général a expliqué que les arnaqueurs ciblaient des aînés à travers les États-Unis, en appelant et en se faisant passer pour un policier, un avocat ou une autre personne. 

Ils disaient «faussement à la victime qu’un parent, généralement le petit-enfant de la victime, avait été incarcéré à la suite d’un accident de voiture ou d’un contrôle routier impliquant un crime, et qu’il avait besoin d’argent». 

D’autres membres de la fraude se faisaient passer pour des membres de la famille, encourageant la cible à envoyer l’argent, et si les victimes payaient, elles recevaient d’autres demandes d’argent. 

«Pour empêcher les victimes de partager l’information avec qui que ce soit, les arnaqueurs leur auraient dit qu’une ‘‘ordonnance’’ avait été placée sur l’affaire, exigeant le secret, ou que la situation était embarrassante pour le petit-enfant et qu’il ne voulait pas que quelqu’un d’autre soit au courant», selon le communiqué de presse.

Note aux lecteurs: Version corrigée. Il s’agit de 12 hommes et une femme. La version précédente indiquait que les individus arrêtés étaient tous des hommes.