La présidente de l’Assemblée accorde plus de temps de parole au PQ

QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) obtiendra plus de temps de parole au parlement, grâce à l’intervention de la présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon demandait une réallocation plus avantageuse du temps à la suite de l’élection récente de son député Pascal Paradis, dans la complémentaire de Jean-Talon. Mais les autres partis étaient en désaccord et c’est la présidente qui a dû trancher mardi.

Elle a notamment attribué une question au PQ pour chaque période de question, alors qu’auparavant, il ne disposait que de sept questions par cycle de 10 périodes de questions.

La présidente a rendu sa décision le jour où M. Paradis a prêté serment au Salon rouge et fait son entrée officielle à l’Assemblée.

Elle a précisé qu’autant l’opposition officielle, le Parti libéral, que Québec solidaire, c’est-à-dire la deuxième opposition, devaient ainsi céder une des questions qui leur était attribuée en vertu de l’entente convenue entre les formations à la suite des élections de 2022.

«Le chemin sera parsemé d’adversité», a déclaré le chef péquiste dans son discours au Salon rouge pour saluer l’arrivée de son nouveau député. 

Les élus du PQ n’étaient en effet que trois à tenir le fort au parlement à la suite du scrutin de 2022 et jusqu’à récemment peu de personnes prédisaient la remontée de la formation qui s’est dessinée dans les sondages depuis quelques mois.  

«C’est un honneur d’accueillir parmi les mousquetaires un autre idéaliste qui sait se tenir debout quand ça compte, qui sait tenir le coup quand ça compte, qui sait gagner quand ça compte», a-t-il poursuivi en émaillant son discours de citations de Nelson Mandela, de Gandhi et du philosophe danois Soren Kierkegaard. 

«Ça a l’air qu’on n’est pas mort», a déclaré l’ancienne députée et ministre Agnès Maltais qui avait été invitée à la cérémonie. 

Elle riposte ainsi à tous ceux qui prenaient le PQ pour mort après qu’il a fait élire seulement trois députés en 2022. 

«Cette victoire a allumé quelque chose dans les yeux des militants», a-t-elle poursuivi, sans vouloir spéculer sur sa signification pour le mouvement indépendantiste.

Ce gain signifie le retour du PQ dans la région de Québec, où il était absent depuis 2018, et elle était inespérée dans une circonscription qui n’avait jamais voté Parti québécois depuis sa création en 1965. 

Dans son discours de bienvenue au nouveau député en Chambre, le chef caquiste François Legault a appelé M. Paradis à collaborer avec le gouvernement. 

«Quand on regarde ce qui se passe ailleurs, je pense entre autres aux États-Unis, quand on regarde la polarisation, l’animosité qu’on a entre les différents camps, je pense qu’on doit tous se donner comme objectif d’essayer de rassembler les Québécois.»

Rappelons qu’avec 44 % des voix, M. Paradis a ravi la circonscription à la Coalition avenir Québec (CAQ) qui a recueilli 21 % des suffrages, en deuxième place. 

La complémentaire avait été rendue nécessaire à la suite de la démission de la députée caquiste Joëlle Boutin en juillet pour des raisons familiales, à peine neuf mois après sa réélection.