La FAE a manifesté devant les ports de Montréal et de Québec jeudi matin

MONTRÉAL — Des enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) se sont rassemblés devant les ports de Montréal et de Québec jeudi matin, eux qui estiment que le gouvernement les «mène en bateau» dans les négociations actuelles.

Dans un communiqué, la FAE a expliqué que ses membres ont choisi de «bloquer le Port de Montréal, puisque le seul argument que le gouvernement semble comprendre, c’est l’argent».

«La FAE ainsi que les enseignantes et enseignants demandent donc à François Legault de prendre ses responsabilités et d’agir en chef d’État soucieux d’en arriver à une entente de principe satisfaisante, qui répondra aux besoins criants des profs, mais aussi de leurs élèves, jeunes et adultes», a soutenu le vice-président à la vie politique à la FAE, Patrick Bydal, par écrit.

Les manifestants ont été «invités» à quitter le port peu avant 9 h, jeudi matin. Ils ont toutefois mis la touche finale à leur événement de mobilisation en marchant sur la rue Notre-Dame, qui longe le port.

Le Port de Montréal a confirmé que cette manifestation a eu des impacts «importants» sur ses activités lors du début de la journée de jeudi, alors qu’environ 25 % des camions attendus n’ont pas pu faire leurs transactions.

Cela représente entre 500 et 800 camions, selon la direction du Port, qui se base sur son trafic quotidien pour arriver à cette estimation.

«Nous allons devoir ajuster la logistique en conséquence au cours de la journée afin de reprendre le retard», a indiqué sa directrice des communications, Renée Larouche, par courriel.

Les 66 000 membres de la FAE sont en grève illimitée depuis le 23 novembre. Ils amorcent donc jeudi leur cinquième semaine de débrayage.

Mercredi, la FAE a fait savoir en fin de journée qu’elle rejetait la dernière offre patronale présentée mardi par le Conseil du trésor. L’autre grand syndicat d’enseignants, la Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ, avait aussi rejeté cette offre mardi soir.

«Contrairement aux propos véhiculés (mardi) par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, et par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, cette nouvelle offre contient des reculs importants pour les enseignantes et enseignants ainsi que pour leurs élèves et ne constitue pas une entente de principe satisfaite pour répondre aux besoins criants de l’école publique», a expliqué la FAE dans un communiqué pour justifier son refus.

La présidente de la FAE, Mélanie Hubert, a également accusé le gouvernement Legault d’avoir «opté pour une stratégie d’épuisement des profs, en laissant perdurer ce conflit, ce qui est complètement inacceptable et irresponsable quand on considère la souffrance enseignante et les impacts du manque de services de qualité aux élèves».

Vendredi, un rassemblement est prévu à Montréal devant les bureaux du premier ministre Legault en soutien aux travailleurs du milieu de l’éducation. Plusieurs personnalités artistiques, dont Vincent Bolduc, Catherine Ethier, Simon Boulerice, Étienne Marcoux, Hubert Proulx, Sophie Cadieux et Steve Gagnon, ont confirmé leur présence.