La CAQ entend donner suite au rapport Savoie en embauchant plus de cadres en santé

QUÉBEC — Le gouvernement Legault s’engage à donner suite au rapport Savoie en embauchant des «centaines» de cadres intermédiaires dans le réseau de la santé.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, en a fait l’annonce mercredi, en point de presse à l’Assemblée nationale, disant vouloir faire un «effort de décentralisation important».

Dans le passé, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault avait promis de dégraisser l’État et d’abolir 20 000 postes (en 2014) et 5000 postes (en 2018).     

Le ministre Dubé se dit désormais «très à l’aise» avec l’embauche prévue de «100, 200» cadres supplémentaires. Il consacre 40 millions $ récurrents à la «gestion de proximité».

«Il y a un processus en affaires (…) qu’on appelle d’amélioration continue. Moi, je suis là-dedans. Je prends une situation qui est rendue à B ou à C, puis je me dis comment je peux faire pour l’améliorer», a-t-il déclaré.

Au moment de présenter son Plan santé, en mars dernier, M. Dubé avait demandé à sa sous-ministre, Dominique Savoie, de poser un diagnostic sur l’organisation et la gouvernance du système.

Cette dernière a dit constater que la réforme Barrette — qui a entraîné le départ d’environ 1300 cadres — a permis certaines «avancées», tout en générant des «difficultés».

Certains problèmes se sont même accentués en contexte de pandémie: par exemple, «la lourdeur sur le plan de la gouvernance ne favorise pas une réponse rapide sur le terrain», a-t-elle souligné.

Dépolitiser la santé?

Par ailleurs, le rapport déposé mercredi et intitulé «Une gouvernance renouvelée du réseau de la santé et des services sociaux» invite le gouvernement à réfléchir à la possibilité de dépolitiser la santé.

Mme Savoie y propose notamment de créer une «instance formelle de coordination et de supervision pour optimiser l’accès aux soins (…) et en améliorer la fluidité».

L’objectif serait entre autres de «prévoir une coordination spécifique pour la grande région de Montréal (514-450) afin de favoriser la fluidité et la continuité des soins».

De plus, «il nous apparaît incontournable que le gouvernement réfléchisse à une révision de plus grande envergure des paliers de gestion actuels par la création d’une nouvelle entité», écrit Mme Savoie.

Certaines responsabilités du ministère de la Santé et du réseau pourraient y être transférées, comme le préconisait d’ailleurs le rapport Clair en 2001.

Celui-ci demandait si «la structure ministérielle telle qu’on la connaît était toujours adaptée au contexte actuel pour agir comme principal instrument de gouverne en fait d’administration globale de l’offre de services».

La nouvelle entité imaginée par Mme Savoie serait «neutre, pleinement imputable, très opérationnelle, orientée vers les résultats et la satisfaction des usagers».

En point de presse, M. Dubé a indiqué qu’il prendrait le temps d’analyser cette partie du rapport.