La CAQ dit non aux CLSC 24/7 demandés par une coalition d’aînés

QUÉBEC — Le gouvernement Legault refuse d’ouvrir les CLSC sept jours sur sept, 24 heures sur 24, comme le demandait une coalition d’aînés.  

Les caquistes disent également non à une autre demande du regroupement, soit de reconnaître le droit à des soins à domicile.  

Au cours d’un sommet sur le maintien à domicile organisé mercredi à Québec, la Coalition pour la dignité des aînés a demandé que les CLSC soient une porte d’entrée principale pour les personnes en besoin de soins et de services de soutien à domicile.

Ils pourraient ainsi évaluer les besoins, informer sur les ressources disponibles, recommander le bon professionnel ou prestataire de soins et de services. 

Le regroupement a aussi demandé que les CLSC soient ouverts en permanence. 

La députée Christine Labrie, de Québec solidaire (QS), a porté la revendication en Chambre.  

«C’est mal connaître la vision des CLSC», a répondu la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, à la période de questions.  

«Les CLSC sont là pour l’organisation des services de proximité, dans une communauté. Dans le mot CLSC, il y a le C pour le volet communautaire, donc ce sont pas des services d’urgence, ce sont pas des services d’urgence 24/7.»

QS est revenu à la charge en proposant une motion sans préavis qui faisait écho à l’autre demande de la Coalition: l’adoption d’une loi cadre sur le maintien de l’autonomie, qui énoncerait le droit à des soins à domicile et le droit à un logement abordable et adapté. 

Le gouvernement a refusé de débattre de cette motion.

Actuellement, 90,7 % des Québécois n’ont pas accès à des services médicaux à domicile, a déploré la docteure Geneviève Dechêne, une pionnière en matière de soins à domicile, au cours d’une présentation au Rendez-vous national sur le maintien à domicile mercredi. 

Selon elle, il n’y a pas de véritables services de santé dans les milieux de vie, les résidences privées pour aînés, les ressources intermédiaires, pour ainsi assurer l’autonomie et le maintien à domicile des aînés. Il ne faut donc pas s’étonner que les urgences débordent en raison de l’afflux de patients qui en sont issus, a-t-elle laissé entendre.

En matière de soutien à domicile, la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay, a dressé un bilan inquiétant en début d’année dans un rapport. 

En 2023, le système ne répondait qu’à 10,7 % des besoins en soutien à domicile, a énoncé la Commissaire à la santé et au bien-être: il fournissait 25,4 millions d’heures de services, alors que 234 millions d’heures étaient requises.

Le système est donc loin d’être universel, comme le préconise la Commissaire à la santé et au bien-être. 

Mme Bélanger a cependant indiqué que 37 millions d’heures de services ont été fournies dans la dernière année.

La ministre a aussi fait savoir que la liste d’attente qui était de 21 000 personnes l’an dernier a été réduite à 16 500 personnes au 31 mars dernier. 

Mais on est encore au-dessus des chiffres d’avant la pandémie. Le nombre de personnes en attente d’un premier service était passé de 13 250 au 31 mars 2019 à 17 226 au 31 mars 2022.

En mêlée de presse jeudi matin, la députée libérale Linda Caron a affirmé que son parti était ouvert à discuter de l’idée de reconnaître le droit au soutien à domicile dans une loi.

Les services de soutien à domicile vont des services d’aide domestique au gardiennage, dépannage, nutrition, tâches familiales, soins personnels, etc.

Le système coûte 7,6 milliards $ par an actuellement, mais en 2040, il coûtera 16,5 milliards $, soit 8,9 milliards $ de plus par an.