Justin Trudeau était à Washington vendredi pour un «mini-sommet» éclair des Amériques

WASHINGTON — Le premier ministre Justin Trudeau a rencontré le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, vendredi, en marge d’un «mini-sommet» des Amériques visant à renforcer le commerce et la stabilité économique dans tout l’hémisphère.

Les deux dirigeants ont discuté d’un large éventail de sujets, a déclaré M. Trudeau, y compris ce qu’il a décrit comme le besoin urgent d’une «pause humanitaire» dans la guerre qui fait rage entre Israël et le Hamas au Proche-Orient.

«Nous voulons tous que cela cesse, a déclaré le premier ministre lors d’une conférence de presse à l’ambassade du Canada. Des pays comme le Canada, les États-Unis et d’autres continuent d’encourager tout ce qui peut être fait pour protéger la vie humaine, y compris par des pauses humanitaires.»

Mais M. Trudeau n’a donné que peu d’autres détails sur l’entretien qu’il a eu avec le président américain. Il a toutefois souligné que M. Biden lui-même n’avait pas évoqué le projet du gouvernement canadien d’imposer une taxe sur les services numériques aux entreprises technologiques étrangères – un irritant pour certains élus américains au Congrès.

Des voix se sont élevées aux États-Unis, dont celle de David Cohen, l’ambassadeur américain au Canada, pour que l’imposition d’une telle taxe soit suspendue en attendant un cadre fiscal mondial au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Mais M. Trudeau a défendu la mesure en point de presse, vendredi, à Washington.

«Nous sommes un gouvernement qui croit que chacun devrait payer sa juste part de taxes, a-t-il dit. Nous espérons qu’il y aura éventuellement un cadre commun, à l’avenir. Mais nous avons été très, très clairs quant à notre responsabilité envers les Canadiens, en particulier pour les services [numériques] fournis aux Canadiens en sol canadien.»

L’ambassadeur Cohen a averti plus tôt cette semaine que le Canada pourrait se retrouver dans une «grande bataille» avec les États-Unis au sujet de cette taxe, qui devrait entrer en vigueur en janvier. Les opposants considèrent que l’approche «pays par pays», plutôt qu’un cadre mondial, cible les entreprises américaines de façon démesurée.

La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, déclarait mardi qu’elle faisait preuve d’un «optimisme prudent» quant à la possibilité de trouver une solution avant la fin de l’année.

Bref mini-sommet

Le bref «mini-sommet» de vendredi à la Maison-Blanche, organisé par le président américain, constituait la première réunion des dirigeants des 12 pays qui participent à un partenariat commercial naissant visant à renforcer la croissance économique et les chaînes d’approvisionnement dans les Amériques.

La Maison-Blanche espère qu’en retour, une plus grande stabilité en Amérique du Sud et dans les Antilles contribuera à atténuer la pression incessante à laquelle est confrontée l’administration Biden en raison de l’immigration irrégulière à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Outre les États-Unis et le Canada, le Partenariat des Amériques pour la prospérité économique réunit le Mexique, le Chili, la Barbade, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur, le Panama, le Pérou, l’Uruguay et la République dominicaine.

Mais le «sommet» de vendredi, qui n’a duré que quelques heures, n’était même pas la priorité absolue du président américain: dans l’après-midi, l’hélicoptère présidentiel «Marine One» a emporté M. Biden à Lewiston, dans le Maine, où a eu lieu une autre fusillade meurtrière, le 25 octobre.

Dans une déclaration commune, les dirigeants du Partenariat des Amériques pour la prospérité économique indiquent qu’ils envisagent «un avenir plus brillant pour tous les habitants des Amériques, où des économies florissantes développent des sociétés plus équitables et des États démocratiques et agissent dans l’intérêt de tous par le biais d’institutions efficaces». 

«C’est à cette fin que nous reconnaissons la nécessité d’accélérer les échanges et les investissements inclusifs et durables dans la région, de faire face à la crise climatique et d’élargir les possibilités sociales et économiques pour que personne ne soit laissé pour compte.»