Jagmeet Singh «apprécie» la reconnaissance par Québec d’une crise du logement

MONTRÉAL — Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh «apprécie» que le gouvernement Legault reconnaisse pour la première fois l’existence d’une crise du logement au Québec. 

«On ne veut pas vraiment créer des chicanes, mais c’est clair que c’est un problème depuis longtemps, et la province n’a pas reconnu ça. Maintenant, il y a un changement. On apprécie que la province ait reconnu que c’était un problème», a déclaré M. Singh mercredi matin, en conférence de presse. 

«On sait que les autres partis ont depuis longtemps soulevé cet enjeu, que le coût du logement augmente très vite et particulièrement au Québec et à Montréal», a-t-il poursuivi. 

M. Singh était de passage dans un arrondissement de l’ouest de Montréal, accompagné de chef adjoint Alexandre Boulerice, pour faire valoir les «victoires» obtenues par le Nouveau Parti démocratique (NPD) pour faire face à la crise. 

D’entrée de jeu, M. Boulerice a salué que «tout le monde s’entende pour dire maintenant qu’il y a une crise du logement».

«On va alors tout le monde travailler pour être capable d’améliorer la situation», a mentionné le député de Rosemont—La-Petite-Patrie. 

Mardi, la ministre québécoise des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a convenu en entrevue avec les médias de Québecor que dans certaines villes «on peut dire que c’est une situation de crise du logement», tandis que le taux d’inoccupation est en dessous de 1 % à plusieurs endroits. 

Cette déclaration contraste avec les propos tenus en mai dernier, alors que la ministre caquiste disait que le Québec «n’est pas du tout en crise du logement». 

Selon M. Singh, le fait de ne pas admettre l’existence de cette problématique a entraîné l’absence de mesures de la part des gouvernements, ce qui se traduit maintenant par la situation actuelle en matière d’habitation, avec notamment une hausse importante des loyers. 

Gains néo-démocrates

Devant un immeuble d’habitations, dans l’arrondissement de LaSalle, Jagmeet Singh a vanté les gains obtenus par son parti dans le cadre de l’entente avec les libéraux pour assurer la survie du gouvernement Trudeau lors des votes sur le budget. 

Le chef néo-démocrate s’est notamment réjoui que la proportion d’unités abordables dans un projet immobilier passe de 20 à 40 % afin d’être admissible à une subvention du fédéral. Un loyer considéré comme abordable est aussi revu, tombant de 2225 $ à 730 $ par mois, a indiqué M. Singh. 

Il a aussi souligné le supplément ponctuel de 500 $ pour aider les familles qui ont de la difficulté à trouver un logement abordable. 

M. Singh entend également faire pression sur les libéraux pour s’assurer de la concrétisation de 100 000 nouveaux logements d’ici cinq ans, une promesse qui s’inscrit aussi dans l’entente néo-démocrate-libérale. 

«Si on avait été au pouvoir, on aurait fait plus, mais c’est quelque chose qui va vraiment aider les gens», a-t-il dit. 

Reconnaissant les défis auxquels est confrontée l’industrie de la construction en matière de main-d’œuvre et de matériaux, le leader du NPD estime que le gouvernement a le pouvoir de respecter son engagement s’il fait preuve de courage. 

Soins dentaires: sans les provinces

Sur l’instauration d’un programme national de soins dentaires — un autre engagement pris par les libéraux pour obtenir l’appui des néo-démocrates — elle pourra se faire sans les provinces, a déclaré M. Singh. 

Le volet initial de ce régime s’appliquerait pour sa première année aux enfants de moins de 12 ans avant de s’étendre à d’autres catégories de la population, et viserait à rembourser les factures de dentisterie pour les familles sans couverture, a-t-il expliqué. 

«On n’embauche pas des dentistes, on ne s’ingère pas dans les champs de compétence. On a déjà un système qui paie pour les Autochtones et des gens dans les Forces armées canadiennes. On augmente ce système de paiement», a soutenu M. Singh, comparant cette aide à l’assurance-emploi. 

Il mentionne que le Québec aura droit de se retirer avec pleine compensation, mais il espère que la province participera au programme. Le Régime de l’assurance maladie du Québec prévoit des services gratuits pour les enfants de moins de 10 ans et les prestataires d’une aide financière de dernier recours. 

Quant à une mise en œuvre universelle, Ottawa et les provinces devront travailler ensemble, a convenu le chef néo-démocrate. 

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.