Il ne faut pas être gêné d’être libéral», lance la présidente des jeunes libéraux

QUÉBEC — La relance du Parti libéral du Québec (PLQ) passe par ses militants, qui ne doivent pas être «gênés» d’être libéraux, estime la présidente de la Commission-Jeunesse du parti, Laurence Lefebvre.

En entrevue à La Presse canadienne, en prévision du congrès annuel de l’aile jeunesse du PLQ, qui se tiendra à Montréal le 19 août, Mme Lefebvre a appelé les libéraux à se décomplexer.

«J’ai l’impression que beaucoup de personnes sont quasiment gênées d’être (libérales) aujourd’hui. Il ne faut pas l’être. Il faut s’assumer, prendre contrôle de notre propre narratif et être fiers de ce qu’on représente», lance-t-elle.

«Il faut juste (…) pas être gênés d’être libéraux», a-t-elle renchéri.

Le Parti libéral, qui a 156 ans, traverse une période sombre de son histoire, ayant connu ses pires résultats électoraux en 2022. Depuis, à la traîne dans les sondages, il semble se chercher une identité.

Sans chef depuis le départ de Dominique Anglade en décembre dernier, le parti est actuellement dirigé à l’Assemblée nationale par Marc Tanguay.

Laurence Lefebvre admet avoir elle-même perdu le nord après la raclée d’octobre 2022. C’est quoi être libéral? «Honnêtement, (…) je n’aurais pas été en mesure de vous répondre», confie-t-elle.

Mais, c’est aujourd’hui devenu «certainement plus clair» aux yeux de cette conseillère régionale du ministre fédéral Marc Miller. Elle affirme être témoin d’un «renouvellement jeune impressionnant cette année». 

«On est capable de remplir toutes nos instances avec les nouveaux; c’est impressionnant la quantité de nouveaux jeunes qu’on a eus», assure-t-elle.

Être libéral, poursuit-elle, c’est vouloir une «économie forte» avec des «services» de qualité; c’est défendre l’environnement avec des mesures «pas extrêmes, mais réalistes». C’est être fédéraliste, «inclusif», pas «divisif».

Au-delà des slogans, Laurence Lefebvre promet que les jeunes libéraux, lors de leur congrès, vont «brasser la cage» et soumettre des idées «audacieuses», dans le but notamment d’affronter la crise du logement.

Le congrès, qui a pour thème cette année «Prendre part à la relance», devrait rassembler à la Factry de Montréal une centaine de jeunes militants libéraux âgés de 16 à 25 ans, en provenance de toutes les régions du Québec.

La formule a été revue: exit les grandes plénières «où l’on écoute», place aux petits groupes de discussion, explique Mme Lefebvre, dont le mandat à la tête de la Commission-Jeunesse se terminera le 31 août prochain.

Chefferie: Lefebvre reste neutre

Celle qui cédera sa place à Élyse Moisan croit par ailleurs que les libéraux doivent prendre le temps nécessaire avant d’élire un nouveau chef. En mars dernier, elle appelait plutôt à la tenue d’une course le plus tôt possible.

«J’ai dit ce que j’avais à dire (…), mais maintenant, je dois faire confiance aux instances du parti. Ce serait bien qu’on conclue notre travail de relance (…), puis ensuite qu’on s’attarde à la course à la chefferie.»

Un comité de relance, composé entre autres d’actuels et d’anciens députés, ainsi que de l’ex-sénateur André Pratte, doit déposer son rapport cet automne, autour du congrès de la formation politique.

Les candidats potentiels à la chefferie sont: le chef intérimaire Marc Tanguay, ainsi que les députés Monsef Derraji et Fred Beauchemin. Le député André Fortin a annoncé en juin dernier qu’il renonçait à se présenter.

Course à quatre dans Jean-Talon?

D’ici là, la présidente des jeunes libéraux se permet de rêver à une course à quatre dans Jean-Talon, la circonscription de Québec récemment laissée vacante par la députée caquiste Joëlle Boutin. 

En 2022, le PLQ, sous Dominique Anglade, avait eu de grandes difficultés à trouver un candidat dans Jean-Talon et y avait finalement dépêché une employée politique, qui avait fini en quatrième place. 

Une victoire libérale dans Jean-Talon — après la défaite crève-cœur aux mains de Québec solidaire dans Saint-Henri-Sainte-Anne l’hiver dernier — tomberait à point, selon Laurence Lefebvre. 

«Ça pourrait être extrêmement bénéfique, (…) mais si on ne gagne pas Jean-Talon, bien ce sera juste une autre étape à franchir et d’autres motivations pour nos militants pour qu’on se prépare mieux pour 2026», dit-elle.