Hajdu ouverte à légiférer sur la prévention des incendies pour les Premières Nations

OTTAWA — La ministre fédérale des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, dit qu’elle reste «ouverte» à l’idée de légiférer sur les codes de prévention des incendies et du bâtiment pour les Premières Nations, même si Ottawa n’a pas l’intention de le faire maintenant.

Les incendies constituent depuis longtemps une menace pour les personnes vivant dans les réserves, où les logements inadéquats et le manque de détecteurs de fumée augmentent le risque.

Des experts disent qu’il n’y a aucun moyen d’appliquer les normes du code du bâtiment ou de prévention des incendies aux Premières Nations.

Les communautés peuvent adopter leurs propres règlements, mais des groupes comme l’Association des pompiers autochtones du Canada et l’Association canadienne des chefs de pompiers réclament depuis longtemps une loi qui rendrait ces mesures obligatoires.

Le bureau de Mme Hajdu avait précédemment déclaré qu’après avoir consulté les dirigeants autochtones, ils avaient décidé que l’introduction de nouvelles lois pour résoudre le problème «ne serait pas la meilleure approche pour le moment».

Mme Hajdu a dit jeudi qu’elle reste ouverte à l’idée de légiférer sur les codes de prévention des incendies, mais qu’il doit y avoir un «financement soutenu» et que les communautés doivent avoir ce qu’il faut pour les mettre en œuvre.

Lorsqu’on lui a demandé si elle cherchait à obtenir le financement pour mettre en œuvre de tels changements, Mme Hajdu a répondu de manière générale qu’en tant que ministre, elle continuerait à demander les fonds pour combler les écarts socio-économiques des Premières Nations d’ici 2030.

«Ce que j’ai appris au cours de la dernière année en tant que ministre des Services aux Autochtones, c’est qu’une loi ne réglera jamais à elle seule un problème des Premières Nations», a-t-elle indiqué.

Le Conseil national autochtone de la sécurité-incendie a cité une étude de 2021 de Statistique Canada que le groupe avait commandée, qui a révélé que les Autochtones vivant dans les réserves étaient 10 fois plus susceptibles de mourir dans un incendie.

Len Garis, directeur de recherche du groupe, a soutenu qu’il est absolument clair que la situation appelle une forme de réglementation ou de législation.

«Le « comment » est une autre histoire, a-t-il indiqué jeudi. (Cela) va être extrêmement important parce que les peuples autochtones voudront avoir une influence sur ce qui est mis en place et la façon de le faire.»