François Legault veut créer un fonds pour la santé des plans d’eau

MONTRÉAL — Le premier ministre François Legault promet que si son parti est réélu, il créera un fonds de 650 millions $ pour la santé des différents plans d’eau du Québec.

Une partie de ce financement proviendrait «d’une augmentation des redevances des industries qui utilisent notre eau», a indiqué François Legault en précisant qu’il faut «envoyer le signal» que l’eau est importante et qu’il faut réduire le gaspillage industriel de l’eau.

Depuis 2011, les industries qui prélèvent ou utilisent 75 mètres cubes d’eau et plus par jour doivent payer une redevance.

Le «Fonds bleu» permettrait de financer des mesures existantes, mais aussi de nouvelles initiatives, parce que «nos lacs, nos rivières et notre fleuve manque d’amour», a indiqué le premier ministre mardi matin sur le bord du fleuve Saint-Laurent à Trois-Rivières.

Il servira notamment à lutter contre des plantes envahissantes, instaurer un nouveau programme de mise aux normes des installations sanitaires individuelles, améliorer le financement du Réseau de surveillance volontaire des lacs, créer un programme de nettoyage des berges, prévenir les pénuries d’eau, mieux caractériser la composition des rejets municipaux, soutenir les agriculteurs dans la revégétalisation des bandes riveraines, et financer la recherche sur l’eau, a indiqué François Legault.

Le premier ministre a rappelé qu’avec «ses dizaines de milliers de rivières et plus de trois millions de plans d’eau, le Québec possède 3 % des réserves en eau douce renouvelables de la planète», mais que «divers enjeux en affectent l’accessibilité et la qualité».

Par exemple, la Coalition avenir Québec (CAQ) souligne dans un communiqué que «la disponibilité des eaux souterraines varie selon les régions du Québec et en fonction des conditions climatiques», par conséquent, des municipalités vivent de plus en plus souvent des pénuries d’eau.

«Quand je fais le tour du Québec, il y a des régions ou des sous-régions où on a peur de manquer d’eau, donc il faut faire de la recherche pour prévenir et prendre des actions», a indiqué François Legault.

La CAQ justifie également la création de ce fonds par le fait que le portrait des contaminants dans les eaux usées des principales villes et municipalités québécoises est incomplet, et qu’il faut donc investir et financer la recherche à ce sujet.

Les lacs et les rivières doivent également faire face à «des plantes aquatiques exotiques envahissantes, des taux de phosphore trop élevés, des épisodes d’algues bleu-vert, sans compter les impacts croissants des changements climatiques», mais aussi des taux élevés de pesticides et un déclin de la biodiversité, peut-on lire dans le résumé du «Fonds bleu».

«Au cours des ans, on a peut-être un peu trop tenu cette richesse-là pour acquise. On doit faire plus attention à notre eau au Québec. Quand on voit la sécheresse en France, aux États-Unis, au Mexique, on réalise à quel point cette eau est stratégique pour l’avenir», a indiqué le premier ministre et chef de la CAQ.

François Legault a fait cette promesse de campagne accompagné du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, qui a souligné que «la protection de l’eau est une problématique complexe à laquelle il faut s’attaquer de nombreuses façons».

La présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, le ministre du Travail, Jean Boulet, et d’autres candidats de la région accompagnaient également le premier ministre.