Exclure la Russie du prochain G20: l’Indonésie «entre l’arbre et l’écorce», dit Joly

OTTAWA — La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, admet que les discussions pour exclure la Russie du prochain sommet du G20, prévu à Bali en novembre prochain, sont loin d’être simples.

«C’est sûr que l’Indonésie est dans une situation très particulière présentement parce que, certainement, ce n’était pas dans ses plans d’être prise un peu entre l’arbre et l’écorce», a-t-elle dit en mêlée de presse, mercredi, avant de se rendre à la réunion hebdomadaire du caucus libéral.

«Mais notre objectif, c’est de faire en sorte de continuer à mettre de la pression sur la Russie dans tous les forums diplomatiques», a-t-elle ajouté en réitérant que, dans tous les cas, elle n’acceptera pas d’être assise à la même table que son homologue russe, Sergueï Lavrov.

Dès la fin mars, le premier ministre Justin Trudeau a signalé qu’il souhaitait que Moscou perde sa place au prochain sommet du G20. «Ça ne fait aucun sens d’avoir une discussion sur la croissance mondiale économique quand le pays responsable pour une grande partie des bouleversements (actuels) serait autour de la table en train de faire semblant de contribuer», avait-il dit aux journalistes.

Tous les principaux partis d’opposition aux Communes sont également en faveur de l’exclusion de la Russie.

La ministre Joly a multiplié les discussions sur le sujet avec plusieurs intervenants. Elle a notamment rencontré en avril le président indonésien, Joko Widodo, au cours de son récent passage en Indonésie.

Par ailleurs, elle a souligné qu’elle planche sur la réouverture prochaine de l’ambassade du Canada en Ukraine.

«On est en train de travailler sur les plans. Ce que je peux vous confirmer aujourd’hui, c’est que (l’ambassadrice) Larisa Galadza va continuer d’être notre ambassadrice. Notre objectif, certainement, c’est de la réinstaller à Kyiv (…) dans les prochains jours», a-t-elle soutenu.

Elle a insisté, du même souffle, sur l’importance d’assurer la sécurité du personnel diplomatique canadien.

Plusieurs pays ont déjà rouvert leurs missions à Kyiv, dont l’Italie et le Royaume-Uni.