Élections ontariennes: le taux d’abstention inquiète Québec solidaire

QUÉBEC — Le faible taux de participation aux élections ontariennes jeudi ne présage rien de bon pour le scrutin de l’automne prochain au Québec, selon Québec solidaire (QS). 

Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, y voit une désaffection de l’électorat envers le mode de scrutin actuel et entend «travailler fort» pour mobiliser les électeurs à la prochaine campagne. 

Le chef conservateur Doug Ford a été réélu facilement à la tête de la province la plus populeuse du pays jeudi, mais seulement 43,5 % des électeurs inscrits sont allés voter, soit 4,6 millions de citoyens sur 10,7 millions, selon les données préliminaires. 

En mêlée de presse vendredi au parlement, M. Nadeau-Dubois s’en est inquiété. C’est la preuve que le système électoral actuel, uninominal à un tour, est «brisé», a-t-il dit. 

«Quand les gens voient les sondages, ils peuvent avoir tendance à penser, parce que le système fonctionne tellement mal, que leur vote ne vaut pas vraiment la peine», a-t-il expliqué. 

Il a rappelé que le chef caquiste François Legault s’était engagé à réformer le mode de scrutin uninominal à un tour en faveur d’un système proportionnel mixte, afin de limiter les distorsions, mais qu’il avait finalement renoncé.

Conscient que la démobilisation risque de toucher son électorat, QS entend redoubler d’ardeur au prochain scrutin pour l’inciter à aller voter.

«On va travailler tellement fort, pour mobiliser les Québécois puis surtout mobiliser les catégories de Québécois qui ont tendance à aller moins voter, surtout les jeunes, a dit M. Nadeau-Dubois. (…) Il ne faut pas se laisser désespérer. Il ne faut pas se laisser désespérer par un système électoral qui fonctionne mal.»

Le chef parlementaire de QS a convenu que la baisse du taux de participation affecte «pas mal l’ensemble des démocraties» et que c’est une «tendance lourde».

Il a admis qu’il n’y a pas que le mode de scrutin qui explique cette désaffection, mais qu’«il y a plusieurs raisons qui expliquent ça», sans les nommer.  

Le mode de scrutin uninominal à un tour produit des distorsions, plus encore lorsqu’il y a plus que deux partis en lice. En vertu de ce système électoral, le candidat qui récolte le plus de votes dans une circonscription est élu, qu’il en obtienne 27 % ou 75 %, et le parti qui fait élire le plus de députés forme le gouvernement. 

Aux élections de 2018, la CAQ a obtenu 74 sièges sur 125, soit pratiquement 60 % des sièges avec 37,4 % des voix.