Éclaboussé par des allégations, Beauchemin se pointe au conseil général du PLQ

DRUMMONDVILLE, Qc — Exclu du caucus des élus libéraux en raison d’allégations de harcèlement qui pèsent contre lui, le député Frédéric Beauchemin s’est tout de même présenté au conseil général de son parti samedi, à Drummondville, à titre de militant.

La personne qui l’accuse de harcèlement devait être sur place elle aussi.

«Je viens ici pour être à l’écoute des gens et faire le débat sur la relance» du parti, a-t-il déclaré lors d’une mêlée de presse en matinée dans un hôtel de Drummondville où se déroulait le conseil général.

Celui qui veut se présenter à la direction du parti était entouré de plusieurs de ses partisans pour cette course qui ne couronnera pas de chef avant 2025, selon les règles rendues publiques jusqu’à maintenant.

«On veut être présent sur le terrain pour faire partie de la relance», a-t-il résumé.

«Je suis content qu’il soit ici», a pour sa part déclaré Antoine Dionne Charest, un des membres du comité de relance du PLQ.

«Je sais une chose sur Fred Beauchemin, il a à cœur sincèrement la relance du PLQ. Je suis heureux qu’il soit ici et il a toute sa place.»

M. Dionne Charest rappelle que M. Beauchemin n’a pas été accusé de quoi que ce soit et qu’il est présumé innocent.

Rappelons que c’est la présidente de la commission jeunesse du parti, Élyse Moisan, qui a déposé une plainte contre le député de Marguerite-Bourgeoys. Elle allègue s’être sentie harcelée, intimidée et menacée par l’équipe de M. Beauchemin.

Mme Moisan devait participer au conseil général, mais La Presse Canadienne n’était pas en mesure de confirmer sa présence.

Le principal intéressé assure qu’il n’a rien à se reprocher dans cette affaire et que la plainte n’est pas fondée.

Cette situation est plutôt «un symptôme de la crise qui frappe le Parti libéral du Québec», avait-il écrit sur la plate-forme X (anciennement Twitter).

«La Commission-Jeunesse, comme les autres instances du parti, est paralysée par l’absence de direction claire», avait-il déploré.

En mêlée de presse, le chef libéral Marc Tanguay, qui a exclu le député du caucus, a dit qu’il avait bien lu le message de M. Beauchemin.

Il a refusé de commenter la situation, mais a toutefois reconnu que M. Beauchemin avait le droit d’être présent à titre de militant.

Une plainte a été déposée début octobre à la whip de l’opposition officielle, Filomena Rotiroti, en vertu de la Politique relative à la prévention et à la gestion des situations de harcèlement au travail de l’Assemblée nationale, où Mme Moisan travaille à titre de recherchiste.

Une autre plainte a été envoyée à la Commission juridique du PLQ.

Une course en manque d’aspirants

Il n’y a qu’un seul candidat ouvertement déclaré dans la course à la direction à venir du PLQ et c’est M. Beauchemin.

Il militait pour une course déclenchée rapidement qui aurait lieu dès les prochains mois, mais le camp favorable à une course en 2025 l’a plutôt emporté.

Le député fédéral Joël Lighbound a exprimé un certain intérêt à diriger le PLQ.

Le chef intérimaire Marc Tanguay ainsi que les députés Monsef Derraji, Marwah Rizqy et André Fortin ont tous fermé la porte à se lancer.

Antoine Dionne Charest, membre du comité de relance du PLQ et fils de l’ancien premier ministre Jean Charest, a écarté samedi la possibilité de se lancer dans la course à la direction.

Rappelons que le parti est sans chef depuis la démission de Dominique Anglade en novembre dernier, à la suite de la débâcle du PLQ aux élections générales d’octobre 2022.

Les règles de la course dans leur ensemble devraient être rendues publiques dimanche matin au conseil général du parti.