Droits de scolarité: le PLQ défend les universités anglophones

DRUMMONDVILLE, Qc — La décision du gouvernement caquiste d’augmenter considérablement les droits de scolarité des nouveaux étudiants non québécois qui s’inscrivent dans une université anglophone est une «attaque frontale» contre la communauté anglophone, selon le Parti libéral (PLQ).

Le premier ministre «François Legault est un péquiste dans le placard qui aime diviser et qui a construit sa carrière politique en divisant les Québécois», a déclaré le chef libéral Marc Tanguay en se portant à la défense des anglophones et de leurs universités.

Il rappelle ainsi que M. Legault a été député et ministre du Parti québécois (PQ) de 1998 à 2009 et que le PQ déplore toujours que les universités anglophones disposent d’un meilleur financement que les francophones.

«On ne fera pas avancer le français au Québec en tapant sur la tête des étudiants qui viennent étudier ici en anglais», a-t-il pesté.

Incidemment, ce plaidoyer du PLQ pour défendre les anglophones arrive au moment où un rapport d’un comité de relance lui recommande d’épouser un nationalisme québécois plus affirmatif, pour renouer avec l’électorat francophone qui le déserte.

Mais dans ce rapport sur la relance rendu public cette semaine, le PLQ veut par ailleurs faire adopter une constitution québécoise qui protégerait mieux les anglophones.

«Cette super-loi permettrait peut-être de diminuer les impacts de mauvaises décisions péquistes-caquistes», a poursuivi M. Tanguay.

Les élus et militants du PLQ ont tous dénoncé la décision du gouvernement caquiste.

«Ne nous trompons pas, l’annonce (du gouvernement Legault) est une attaque frontale, pas seulement contre les institutions anglophones, mais aussi contre la communauté anglophone», a dénoncé Antoine Dionne Charest, membre du comité de relance du parti et fils de l’ancien premier ministre Jean Charest.

«On est en train de créer des dommages irréparables aux institutions québécoises», a-t-il poursuivi.

Il a évoqué la petite université Bishop en Estrie, qui serait pénalisée et qui pourtant ne peut être accusée d’angliciser la région.

«Le message qu’envoie la CAQ, c’est qu’il y a des vrais et des faux Québécois», a-t-il conclu.

Des études plus chères

Rappelons que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a annoncé vendredi qu’à compter de l’automne 2024, les étudiants canadiens paieront l’équivalent de ce que leur formation coûte au gouvernement du Québec, soit 17 000 $ plutôt que 8992 $.

Les étudiants internationaux paieront 20 000 $.

La mesure touchera les nouveaux étudiants internationaux et les étudiants des autres provinces qui viennent étudier dans une université anglophone du Québec, au premier cycle et au deuxième cycle professionnel.

Ceux qui ont déjà amorcé leur formation universitaire ici pourront continuer à bénéficier des tarifs privilégiés.

Des exemptions à cette mesure sont prévues pour les étudiants de France et de Belgique qui ont déjà signé des ententes particulières avec le Québec.

Mme Déry a tenu à justifier la décision du gouvernement en soutenant qu’«on met fin à une politique qui subventionnait à perte des étudiants qui ne restent pas ici, mais on vient freiner le déclin du français à Montréal».

La majorité de ces étudiants quittent le Québec après leurs études, après avoir bénéficié de droits de scolarité bien moins élevés que dans d’autres provinces ou pays, a souligné la ministre de l’Enseignement supérieur.

Avec l’argent ainsi récupéré, Québec souhaite réinvestir dans le réseau universitaire francophone, accueillir davantage d’étudiants internationaux francophones, offrir des exemptions pour certains cas particuliers. Il pense d’ailleurs récupérer ainsi 100 millions $.