Drainville veut que les élèves poursuivent leurs apprentissages pendant la grève

QUÉBEC — La grève qui s’annonce dans plusieurs écoles du Québec ne devrait pas être considérée par les élèves comme une «relâche» ou un «congé», prévient le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.

En mêlée de presse jeudi à Québec, M. Drainville a invité les écoles à fournir le nécessaire aux enfants afin qu’ils poursuivent «un tant soit peu» leurs apprentissages.

«J’espère, moi, que les directions d’école, les centres de services scolaires, les profs vont effectivement donner du matériel aux enfants pour qu’ils puissent (…) continuer», a-t-il déclaré.

«Il ne faut pas que ça devienne un congé, une semaine de relâche. Idéalement, il ne faudrait pas», a-t-il ajouté.

Des syndicats en enseignement n’ont pas tardé à réagir. Selon eux, les enseignants n’ont pas à en faire plus pour préparer les enfants aux journées de grève.

«On essaie de culpabiliser des gens qui depuis des années se battent pour les élèves», a déploré en entrevue la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Josée Scalabrini.

Des enseignants qui ont l’habitude de remettre un plan de travail en début de semaine pourront cependant le faire lundi prochain, a-t-elle précisé.

Mais essentiellement, «il appartiendra aux familles de décider ce qu’elles font de ces périodes-là» de grève, selon Mme Scalabrini.

«Évidemment, la grève va pénaliser des gens, c’est le principe même d’une grève», a souligné pour sa part la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Mélanie Hubert.

«S’il n’y a pas d’effets sur personne, le moyen est totalement inutile», a-t-elle fait valoir.

Le front commun intersyndical, qui représente notamment des enseignants et du personnel de soutien, a annoncé un débrayage du 21 au 23 novembre.

Jeudi prochain, s’il n’y a pas d’entente, les 65 000 membres de la FAE déclencheront une grève générale illimitée.

Des jours d’école repris?

Par ailleurs, le ministre Drainville n’écarte pas la possibilité d’allonger le calendrier scolaire afin de reprendre des journées d’école manquées à cause de la grève.

«La loi prescrit 180 jours de services éducatifs et 20 journées pédagogiques. (…) Je vous dirais que ça va beaucoup dépendre de la durée des grèves», a-t-il affirmé.

Il a indiqué que la décision n’avait pas encore été prise par le gouvernement, qui garde encore espoir d’en arriver à une entente négociée avec les syndicats.

19,2 millions $ pour l’Université Laval

M. Drainville a fait ces commentaires, jeudi, en marge d’une annonce à l’Université Laval.

Le gouvernement alloue 19,2 millions $ à l’université afin qu’elle construise un nouveau pavillon dédié aux sciences de l’Éducation. Les travaux devraient débuter en 2026, pour se terminer deux ans plus tard.

Le nouveau pavillon permettra d’accueillir 175 étudiants additionnels en enseignement, en psychoéducation, en orientation, en intervention sportive et en administration scolaire.

Le ministre de l’Éducation a dit espérer attirer et former plus d’enseignants. Des 5000 étudiants qui s’inscrivent à chaque année en éducation, seulement 3000 se rendent à la fin de leur parcours, a-t-il déploré.

«Je suis convaincu que ce pavillon, (…) c’est justement le genre d’environnement très stimulant, très valorisant, qui, je crois, va nous donner, et donner à l’Université Laval, les moyens d’en retenir davantage.

«Ça va être un pavillon très moderne, qui va utiliser les dernières technologies, qui va être très adapté également aux nouveaux environnements scolaires», a déclaré M. Drainville.