Deux individus sont accusés pour des transactions internationales illégales

MONTRÉAL — Deux individus qui opéraient illégalement un bureau de transit international de fonds ont été appréhendés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et comparaîtront le 1er décembre prochain au palais de justice de Montréal.

Selon les policiers fédéraux, Said Aimeur, âgé de 55 ans, de Laval, et Nesreddine Atoui, âgé de 58 ans, de Montréal, auraient effectué quelque 10 000 transactionsmonétaires d’un montant totalisant plus de 20 millions $.

Selon la preuve déposée, Nesreddine Atoui aurait offert des services de transfert de fonds du Canada vers l’Algérie à des membres de la communauté algérienne de Montréal. Il aurait ainsi perçu de l’argent de citoyens qui souhaitent envoyer des fonds à leurs proches vivant en Algérie.

Toutefois, l’argent n’allait pas directement aux destinataires. M. Atoui remettait l’argent à Said Aimeur, un homme d’affaires possédant plusieurs entreprises. Celui-ci utilisait ses entreprises pour acheter des biens en Chine et ensuite les exporter et les vendre en Algérie. Une fois l’argent récolté en Algérie, il était remis aux destinataires prévus. 

La GRC a été informée de ces transactions en décembre 2021 par le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières (CANAFE), qui a constaté des déclarations d’opérations bancaires douteuses.

«Ce qui est illégal, c’est d’exploiter une entreprise de services monétaires sans être enregistré auprès du CANAFE», a expliqué le sergent Charles Poirier, de la GRC, en entrevue avec La Presse Canadienne.

«La loi spécifie qu’il faut être enregistré auprès du CANAFE, qui est un peu le policier des transactions monétaires, pour éviter qu’on finance ou que des gens ou des organisations financent le crime organisé ou des terroristes, (…) mais il n’est pas question de ça du tout ici», a précisé le policier.

Aussi, dit-il, les enquêteurs n’ont constaté aucune fraude liée à ces opérations et n’ont pas trouvé de citoyens qui auraient été victimes d’un détournement de leurs fonds. «On n’a pas d’information à date qui nous l’indique, mais c’est très possible puisque c’est pas un système qui est réglementé.»

Les deux hommes font face à une accusation d’avoir exploité une entreprise de services monétaires non enregistrée. Ils risquent une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans et une amende allant jusqu’à 500 000 $. 

La GRC a par ailleurs saisi 178 000 $ en argent comptant dans un coffre-fort et une vingtaine de cahiers comptables manuscrits. «Le stratagème était quand même assez bien rodé», reconnaît le sergent Poirier.