Des maires de villes frontalières souhaitent la fin de l’application ArriveCan

WASHINGTON — Il est maintenant temps de dire au revoir à l’application «ArriveCan», estiment des maires de villes frontalières, certains acteurs de l’industrie du tourisme et d’autres intervenants, qui se plaignent que les règles strictes du Canada en matière de COVID-19 pour les voyageurs internationaux poussent d’éventuels visiteurs américains à dépenser leur budget de vacances chez eux.

Les maires de Niagara Falls et de Sarnia, deux villes ontariennes qui dépendent beaucoup du tourisme transfrontalier, ont exhorté Ottawa mercredi à cesser d’obliger les voyageurs à naviguer dans un processus de précontrôle, que plusieurs trouvent frustrant et déroutant, selon eux.

«J’ai appris il y a longtemps — je suis en politique depuis un petit moment déjà: lorsque votre monture est morte, descendez de cheval», a déclaré le maire de Sarnia, Mike Bradley, lors d’une conférence de presse à Ottawa.

Le maire Bradley, ses collègues Jim Diodati, de Niagara Falls, et Estelle Muzzi, de Saint-Bernard-de-Lacolle, au sud de Montréal, ainsi que des représentants de boutiques hors taxes déplorent aussi que des règles similaires n’existent pas pour les voyageurs qui arrivent aux États-Unis — surtout maintenant qu’Ottawa a annoncé la levée, lundi, de l’exigence de vaccination pour les voyages nationaux et internationaux à l’étranger.

Les visiteurs canadiens et étrangers qui entrent au Canada doivent continuer à utiliser l’application «ArriveCan» ou un portail en ligne pour soumettre à l’avance leurs informations de vaccination à l’Agence des services frontaliers du Canada — une règle qui, selon le maire Diodati, n’est plus utile.

«La science nous indique maintenant que ces restrictions à la frontière ne nous servent plus, dit-il. Au début, c’était pour empêcher le virus d’entrer: eh bien, le virus est clairement parmi nous. (Ces mesures) ne font pas ce qu’elles devaient faire à l’origine.»

Le député néo-démocrate Richard Cannings, qui dénombre six points d’entrée frontaliers dans sa vaste circonscription du sud de la Colombie-Britannique, a déclaré que les boutiques hors taxes de ces communautés continuent de voir des affaires inférieures de 95 % à ce qu’elles étaient avant la pandémie.

«Le caucus du NPD, en particulier, a été très favorable à des restrictions pour assurer la sécurité des Canadiens dans leurs déplacements et leurs lieux de travail, a déclaré M. Cannings. Mais nous réclamons depuis de nombreux mois un groupe de travail sur la sécurité des frontières, une stratégie (…) qui rassemblerait les intervenants pour construire un système qui a du sens pour tous les Canadiens afin de nous protéger, mais aussi de maintenir les entreprises en activité.»

Il y avait une absence de voix américaines lors de la conférence de presse de mercredi, une différence frappante par rapport aux appels bilatéraux pour un assouplissement des restrictions qui étaient devenus un élément incontournable de la pandémie l’année dernière.

C’est probablement parce que les communautés et l’industrie touristique américaine profitent du déséquilibre actuel, qui encourage les voyageurs américains à rester aux États-Unis et à dépenser leur argent plus près de chez eux, a soutenu le maire Bradley, de Sarnia.

Le représentant Brian Higgins, de l’État de New York, qui, au cours de la pandémie, est devenu l’un des partisans les plus virulents de l’assouplissement des restrictions de voyage, a fait surface plus tard mercredi pour exprimer sa solidarité avec ses cousins canadiens.

Le gouvernement a également annoncé la semaine dernière qu’il suspendrait les tests aléatoires dans les aéroports pour les voyageurs vaccinés.