Des coups de feu ont été tirés dans la nuit sur deux écoles juives de Montréal

MONTRÉAL — La police de Montréal affirme que deux écoles juives ont été la cible de coups de feu pendant la nuit, jeudi, dans ce qui semble être le plus récent événement violent dans la métropole lié à la guerre entre Israël et le Hamas.

Des employés des écoles juives ont découvert à leur arrivée jeudi matin des impacts de balles à l’extérieur des bâtiments du quartier Côte-des-Neiges. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a déclaré que personne ne se trouvait à l’intérieur lorsque les coups de feu ont été tirés.

Un petit trou était visible dans une fenêtre du premier étage de l’école primaire Talmud Torah. Un bout de ruban adhésif recouvrait ce qui semblait être un autre trou dans la porte de l’école.

Le porte-parole du SPVM, Jean-Pierre Brabant, a déclaré que les policiers avaient été appelés à l’école Talmud Torah vers 8 h 20 jeudi matin.

Une trentaine de minutes plus tard, les policiers ont été appelés à une école tout près, la Yeshiva Gedola, qui abrite une garderie, une école primaire et une école secondaire, ainsi qu’un programme d’études postsecondaires.

Rencontrée jeudi devant l’école Talmud Torah, Megan Saleh a raconté qu’elle avait retiré sa fille de la classe plus tôt. Elle craignait que son enfant n’ait peur, car de nombreux autres élèves avaient également été ramenés chez eux jeudi matin.

«Je pense que l’antisémitisme qui grandit est horrible et que les grandes organisations – gouvernement, écoles, universités – doivent condamner la violence sous toutes ses formes, a-t-elle déclaré. C’est une école pour enfants, quand même.»

Plus tôt cette semaine, dans la nuit de mardi, à Dollard-des-Ormeaux, dans l’ouest de l’île de Montréal, une synagogue et un bureau appartenant à une organisation juive ont été la cible d’engins incendiaires. Personne n’a été blessé et le feu ne s’est pas propagé.

Michael Mostyn, président-directeur général de B’nai Brith Canada, a exhorté les autorités «à consacrer la plus grande attention à enquêter sur ces actes haineux et à traduire les responsables en justice».

«La situation au Canada évolue rapidement», a estimé M. Mostyn dans un communiqué de l’organisme.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait convoqué une conférence de presse jeudi après-midi pour en appeler «à la responsabilité collective», à «la modération et au respect (…) parce que face à notre sentiment d’impuissance et de peur, il ne faut pas céder à la violence».

«Parce que quand je me promène, quand je parle aux gens dans la rue, dans les commerces, la population me dit: « on veut la paix ici à Montréal », et ce, de la bouche de gens qui vivent de très, très près, qui sont confrontés directement à ce conflit, au Proche-Orient, a indiqué Mme Plante.

«Et malgré qu’ils sont touchés personnellement, ils souhaitent qu’à Montréal on soit capable d’avoir des conversations dans le respect et qu’il n’y a pas de place pour la haine. Il n’y a pas de place pour l’intimidation, il n’y a pas de place pour la violence.»

À ses côtés, le directeur adjoint du SPVM, Vincent Richer, a indiqué que la police augmentait «de façon importante» ses mesures de visibilité aux abords des lieux de culte et d’autres «endroits d’intérêt pour les communautés ciblées».

«On est en étroite collaboration avec nos partenaires, tant communautaires qu’institutionnels, on est à l’écoute de leurs besoins, a assuré M. Richer. On est aussi à l’écoute de pistes de solutions pour justement assurer cette cohabitation harmonieuse et on les tient informés au fur et à mesure que les événements se déroulent.»