Des citoyens albertains votent à 51,9 % pour que leur ville demeure «sans alcool»

EDMONTON — Le conseil municipal d’une petite ville du sud de l’Alberta où l’on ne sert pas d’alcool depuis plus d’un siècle a voté contre une motion qui aurait autorisé les restaurants à servir un verre avec un repas.

Six des sept conseillers municipaux de Raymond ont voté contre la motion visant à modifier son règlement d’aménagement du territoire. Précédemment, 51,9 % des habitants qui avaient répondu à un sondage ont opté pour le statu quo. 

Pour le directeur de la Ville, Kurtis Pratt, il semble qu’une majorité de répondants souhaitaient préserver l’aspect unique de cette communauté, située à environ 240 km au sud de Calgary.

Les habitants de Raymond peuvent toujours acheter de l’alcool dans les localités voisines et boire à la maison. Des permis temporaires peuvent aussi être délivrés pour des mariages ou des événements spéciaux.

Selon M. Pratt, le conseil municipal a appris mardi soir, lors de sa réunion, que 459 répondants sur 885 souhaitaient que Raymond demeure une communauté à prédominance «sèche». 

Par ailleurs, 238 répondants souhaitaient mettre fin à l’interdiction, 166 étaient favorables à un changement, mais seulement pour les restaurants avec permis, et 22 étaient indifférents. Environ 2700 habitants sur la population de 4000 étaient admissibles pour participer au sondage. 

Le vote du conseil municipal signifie que Raymond maintient l’interdiction adoptée au début du XXe siècle, lorsque les terrains d’origine ont été achetés par le fondateur de la ville.

L’interdiction à Raymond faisait partie d’un mouvement mondial de tempérance, populaire aux XIXe et XXe siècles, qui exhortait à la modération ou à l’abstinence totale. On croyait que l’alcool était responsable de nombreux fléaux de la société. En 1878, la Loi de tempérance du Canada a d’ailleurs accordé aux administrations locales la possibilité d’interdire la vente d’alcool sur leur territoire.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.