Des cellules souches pourraient un jour réparer les caries dentaires

MONTRÉAL — Des cellules souches pourraient un jour être utilisées pour réparer des caries dentaires ou des dents cassées ou fissurées, laissent espérer des expériences réalisées en laboratoire.

Il pourrait même être possible d’exploiter la versatilité des cellules souches pour créer de nouvelles dents qui seraient ensuite implantées dans la bouche du patient.

Des chercheurs de l’Université de Louvain, en Belgique, ont prélevé des cellules souches dans le follicule dentaire, un tissu conjonctif qui se forme autour d’une dent en développement. Ils en ont ensuite tiré un modèle en trois dimensions qui peut produire de nouvelles cellules souches dentaires en laboratoire.

En théorie, les chercheurs pourraient être en mesure de prélever des cellules souches à partir de dents qui sont tombées ou qui ont dû être extraites, comme des dents de sagesse. Ces cellules pourraient alors être congelées en vue d’une utilisation ultérieure.

Si on entend habituellement dire que les cellules souches pourraient éventuellement créer de nouvelles cellules cardiaques ou musculaires, de nouveaux neurones, voire des organes entiers, la médecine dentaire «n’a pas échappé à cet intérêt des scientifiques (envers) ce potentiel extraordinaire des cellules souches», a dit la vice-doyenne aux études supérieures et à la recherche de la faculté de médecine dentaire de l’Université Laval, la docteure Fatiha Chandad.

Les premières publications scientifiques à ce sujet datent du milieu des années 2000, a-t-elle ajouté.

«C’est peut-être l’avantage qu’on a sur d’autres disciplines, a dit la docteure Chandad. Pendant les extractions de dents de sagesse, c’est du matériel biologique qui est destiné aux déchets, donc c’est plus facile pour les scientifiques du domaine dentaire d’aller récupérer ces pulpes dentaires et de les étudier, de les exploiter, et donc on a appris beaucoup, beaucoup de choses sur ces cellules souches dentaires.»

Les cellules souches pourraient un jour être utilisées pour régénérer non seulement la pulpe et le tissu dentaires, a-t-elle ajouté, mais aussi pour toute «la reconstruction de l’appareil dentaire».

Le défi est maintenant de passer de la théorie à la pratique, de disposer de laboratoires pour cultiver ces cellules et les remettre au dentiste en vue d’une réimplantation pour «régénérer un organe dentaire», a dit la docteure Chandad.

«Ce qui semblait être pratiquement de la science-fiction s’approche maintenant de la réalité, a-t-elle dit. L’impression 3D, la culture de cellules en 3D, ça rend (tout ça) applicable.»

Après tout, la pandémie de COVID-19 nous a clairement démontré que la science est capable de progrès rapides quand cela est nécessaire, a conclu la docteure Chandad.

Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal scientifique Cellular and Molecular Life Sciences.