Commission de la construction: le départ de Diane Lemieux surprend

MONTRÉAL — Le départ annoncé de la pdg de la Commission de la construction du Québec, Diane Lemieux, en a surpris plus d’un dans l’industrie.

À son départ le 15 septembre, Diane Lemieux aura dirigé durant plus de 12 ans une grande organisation ayant une mission complexe, où associations patronales et syndicales se côtoient et où des tensions se font parfois sentir.

Elle a abattu beaucoup de boulot: les années post-Commission Charbonneau, devant laquelle elle avait témoigné, la poursuite du déploiement du carnet de référence pour remplacer le placement syndical des travailleurs, la réforme de la formation des grutiers, qui avait provoqué une grève illégale, la lutte contre l’intimidation dans l’industrie, l’accroissement de la place des femmes dans la construction, une réforme éthique et de gouvernance à la CCQ.

Mme Lemieux n’a pas souhaité donner d’entrevue pour le moment.

Ancienne ministre du Travail et de l’Emploi dans un gouvernement péquiste, elle est réputée pour ne pas se laisser marcher sur les pieds et ne pas craindre les remous lorsqu’elle veut implanter une réforme qu’elle croit nécessaire. Elle ne s’est donc pas fait que des amis.

«Nous sommes surpris de son départ. Nous avons toujours eu une bonne collaboration de la part de la CCQ et de Mme Lemieux», a commenté Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec, une des grandes associations patronales.

«La CCQ a évolué dans la bonne direction sous sa gouverne, notamment dans le dossier de la place des femmes et des gens des groupes sous-représentés sur les chantiers de construction au Québec. Nous reconnaissons l’apport qu’elle a eu pour notre industrie, en particulier pour relever le défi de la pénurie de main-d’oeuvre dans les dernières années», a ajouté M. Houle. 

La FTQ-Construction, la plus grande organisation syndicale de l’industrie, qui représente près de 90 000 travailleurs, a tenu un tout autre discours.

«Pour la FTQ-Construction, après plusieurs conflits qu’on a eus avec la présidence et la direction générale de la Commission de la construction, pour la FTQ-Construction, c’est une très, très bonne nouvelle pour les travailleurs et les travailleuses de l’industrie», a dit son directeur général, Éric Boisjoly.

«Et avec la modernisation de la loi R-20 (la loi qui encadre l’industrie), je pense qu’un vent nouveau à la tête de la Commission de la construction, je pense, va juste améliorer les relations de travail dans l’industrie entre la partie syndicale et la partie patronale. Pour nous, on accueille ça vraiment avec un sentiment de joie. C’est clair», a ajouté M. Boisjoly.

Il importe de souligner que plusieurs conflits ont éclaté entre des organisations syndicales et la CCQ, sur les frais de gestion du régime de retraite, notamment. Certains litiges se sont même rendus devant les tribunaux.

D’autres associations contactées, tant patronales que syndicales, n’ont pas souhaité commenter son départ.

La CCQ a fait savoir que c’est François Charette, vice-président aux services juridiques et secrétariat général, qui occupera le poste de pdg par intérim. La nomination du pdg de la CCQ doit être faite par le conseil des ministres.