Colombie-Britannique: l’impact des incendies sur le tourisme varie selon les régions

VANCOUVER — La saison record des incendies de forêt en Colombie-Britannique a affecté les réservations de voyages dans certaines régions, mais d’autres ont connu une demande touristique continue malgré leur proximité avec des incendies actifs.

Jason Upton, directeur du Lac Le Jeune Nature Resort au sud de Kamloops, affirme que le complexe est ouvert,mais reste en alerte d’évacuation. Le maintien des réservations est difficile puisque l’incendie du lac Ross Moore brûle à quelques kilomètres de là.

M. Upton dit que le complexe était sur le point d’afficher complet pour la fin de semaine à venir, mais la menace d’un incendie à proximité a entraîné des annulations par tous les clients sauf trois.

Brian Cant, président par intérim de 4VI, une agence de voyages et de tourisme sur l’île de Vancouver, affirme que la fermeture en juin de l’autoroute 4 vers Tofino a provoqué une «légère baisse» du nombre total de séjours sur l’île ce mois-là.

En l’absence d’incendies notables qui brûlent actuellement sur l’île de Vancouver, les exploitants ont indiqué que la longue fin de semaine d’août restera «la période la plus occupée de l’année» pour le tourisme dans la région, selon M. Cant.

On s’attend également à ce que ce soit le moment le plus chargé de l’année pour les traversiers, qui ont été en proie à des annulations, à de longs retards et à des informations incorrectes sur le site web. Le président et directeur général de BC Ferries, Nicolas Jimenez, a déclaré lors d’une conférence de presse cette semaine que chaque navire fonctionnera au maximum de sa capacité.

D’autres raisons en cause

La présidente et directrice générale de Kootenay Rockies Tourism, Kathy Cooper, a affirmé qu’il y avait eu une baisse des affaires dans certaines parties de la région. Or, des endroits comme Cranbrook – à 15 kilomètres au sud de l’incendie de forêt actif de la rivière St. Mary’s – ont en fait vu les réservations augmenter cet été alors que la fumée se dissipe de plusieurs communautés.

Mme Cooper dit que dans les endroits où les réservations ont chuté, des facteurs tels que les prix élevés de l’essence peuvent avoir un impact plus important que la menace d’incendies de forêt.

«Dans certaines régions, par exemple dans les West Kootenays, les chiffres ne sont pas aussi élevés qu’ils l’étaient l’an dernier», souligne-t-elle. 

«Mais nous n’attribuons pas nécessairement cela spécifiquement aux incendies de forêt. Il pourrait y avoir de nombreux facteurs de coût différents (comme) les taux d’intérêt et l’économie.»

Mme Cooper dit que le groupe est très actif sur les réseaux sociaux, publiant des photos en temps réel de toute la région afin que «les gens puissent voir à quoi ça ressemble réellement», à un endroit donné, «à cette heure particulière».

Situation précaire dans certaines régions

Mais le défi pour les exploitants encore couverts par des alertes d’évacuation est bien différent.

M. Upton, à la station Lac Le Jeune, dit qu’il ne peut pas imaginer que les réservations reviennent à la normale sans que l’incendie à proximité ne recule de façon spectaculaire ou ne soit complètement éteint.

«Ça a l’air complètement vide ici, et je ne peux vraiment pas blâmer les gens», a-t-il déclaré.

«Si j’ai une famille qui me demande comment c’est, je suis honnête et je dirai qu’il y a de fortes chances que vous ne soyez probablement pas à l’aise pour dormir ici parce que ces incendies sont à deux kilomètres.»

M. Upton s’inquiète également des dommages causés aux terrains de camping à proximité, à la faune locale et à l’environnement général, qu’il considère comme le «joyau de la couronne» de la Colombie-Britannique.