Changements climatiques: le Canada compte 12 «bombes carbones»

QUÉBEC — Le Canada compte 12 «bombes carbones» qui pourraient faire échouer tous les efforts en vue de limiter les dérèglements climatiques dans les prochaines années.

Selon une étude d’experts publiée dans la revue Energy Policy, ce sont 12 projets d’exploitation d’hydrocarbures qui généreraient des milliards et des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES). 

Ils font partie d’une liste de 425 «bombes carbones», des projets d’extraction, en cours ou planifiés, situés partout dans le monde, mais en majorité en Chine. 

Les trois quarts des projets sont concentrés dans une dizaine de pays, dont le Canada.

Selon les chercheurs, si tous les combustibles sont extraits de ces projets et brûlés, les pays signataires des accords de Paris de 2015 ne pourront pas respecter les cibles prévues, qui étaient de limiter à 1,5 degré Celsius le réchauffement de la température moyenne de la planète.  

«Désamorcer les bombes carbones devrait être une priorité dans une politique d’atténuation des changements climatiques», plaident les auteurs de l’étude intitulée «Carbon Bombs – Mapping key fossil fuel projects» (Bombes carbones – la cartographie des projets clés d’énergies fossiles).

Par «désamorcer», les auteurs veulent dire de ne pas entreprendre un projet d’extraction qui n’est pas encore commencé. Et pour les projets qui sont déjà en cours, on recommande de poursuivre l’exploitation mais sans investissements supplémentaires. 

Parmi les 12 projets de la liste des «bombes carbones» du Canada, on compte notamment le projet pétrolier et gazier Montney Play, en Colombie-Britannique, avec 13,7 gigatonnes de GES, donc 13,7 milliards de tonnes. Dans l’ensemble du classement des 425 «bombes carbones» dans le monde, c’est un des plus polluants. 

En deuxième place au Canada se trouve la mine de charbon de Murray River, en Colombie-Britannique (8,5 gigatonnes de GES), et en troisième place, la formation de Spirit River, en Alberta (3 gigatonnes de GES).

Dans ce palmarès peu reluisant, les autres «bombes carbones» du Canada sont la mine de charbon de Gething, en Colombie-Britannique, le projet de sables bitumineux Horizon, les projets Kearl, Duvernay, et le projet de sables bitumineux Athabasca, tous en Alberta, le projet de Christina Lake, en Colombie Britannique, le projet de gaz de schiste de Liard (C.-B.), le projet de Mildred Lake (Alberta) et la mine de charbon de Fording River (C.-B.). 

L’étude relève que des 425 projets répertoriés, seuls 169 n’ont pas encore été entrepris. 

Est reconnu comme une «bombe carbone» un projet qui génère plus d’un milliard de tonnes de GES s’il est mené à son terme, précisent les auteurs de l’étude.