«Ce n’est pas légal» une frappe sur un hôpital, dit Trudeau après l’attaque à Gaza

OTTAWA — Cibler un hôpital dans un conflit «n’est pas légal», a affirmé mardi le premier ministre Justin Trudeau alors que la nouvelle que ce type d’établissement a été visé à Gaza par une attaque aérienne a fait surface.

«Non, ce n’est pas légal», a-t-il tranché en réponse à la question d’un journaliste qui l’a intercepté sur le chemin le menant à la Chambre des communes où la période des questions était sur le point de commencer.

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé mardi que plus de 500  personnes ont été tuées lors d’une attaque aérienne sur un hôpital de la ville de Gaza.

Des centaines de personnes cherchaient refuge à l’hôpital al-Ahli au moment de l’explosion.

Des photos envoyées à l’Associated Press montrent des incendies dans les couloirs de l’hôpital, des éclats de verre et des morceaux de corps éparpillés dans la zone.

L’armée israélienne a pour sa part affirmé qu’elle n’a pas été impliquée dans l’explosion qui a tué des centaines de personnes dans un hôpital de la ville de Gaza et que l’explosion a été provoquée par une roquette palestinienne ayant raté sa cible.

«Les nouvelles qui sortent de Gaza aujourd’hui sont dévastatrices. C’est horrible, c’est inacceptable. Le Canada s’attend à ce que le droit humanitaire et international soit toujours respecté», a ajouté M. Trudeau.

La veille, le premier ministre avait prononcé un discours en Chambre pour déplorer les victimes tant israéliennes que palestiniennes depuis un nouvel embrasementdu conflit au Proche-Orient. 

Le chef de l’opposition officielle, le conservateur Pierre Poilievre, a eu des propos similaires. «La vie de toute personne, qu’elle soit Palestinienne, Israélienne, juive, musulmane, chrétienne ou autre, est précieuse», a-t-il dit lundi.

Durant la période des questions de mardi, M. Trudeau est revenu sur la frappe aériennesur un hôpital. «Les nouvelles par rapport à l’hôpital sont ahurissantes et inacceptables. Nous sommes là pour (nous) assurer qu’on fait tout ce qu’on peut pour s’assurer que le droit international soit suivi, que les civils soient protégés et que les otages soient libérés.»

Le premier ministre a aussi pris l’engagement que son bureau entreprendrait des démarches pour la tenue d’une rencontre avec les chefs des partis d’opposition au sujet de la situation au Proche-Orient.

Depuis lundi, le chef bloquiste Yves-François Blanchet met de l’avant la proposition d’une telle rencontre «dont l’essence pourra rester passablement confidentielle». L’initiative vise à «en savoir davantage et comprendre» et assurer une meilleure coordination de la réponse des différents chefs de parti, a expliqué M. Blanchet.

«Est-ce que ça va se produire?», a-t-il demandé au premier ministre. 

«Oui», a répondu M. Trudeau. «C’était effectivement une très bonne suggestion hier et j’ai demandé à mon équipe de faire un suivi, ce qu’ils vont faire dans les jours à venir pour s’assurer que les différents chefs de partis aient accès à toute l’information nécessaire», a-t-il poursuivi.

De son côté, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a invité le premier ministre à demander un cessez-le-feu.

«Les néo-démocrates ont demandé la libération des otages et un cessez-le-feu. Certains députés libéraux ont également demandé un cessez-le-feu, mais le premier ministre a refusé ces appels», a-t-il lancé.

M. Trudeau n’a pas répondu à la question du cessez-le-feu, mais a affirmé que «depuis le début, nous réclamons la libération des otages».

– Avec des informations de Michel Saba, La Presse Canadienne, et de l’Associated Press