Bilan GES: Québec progresse dans la bonne direction, dit Charette

QUÉBEC — Les indicateurs montrent que le Québec atteindra sa cible annuelle de réduction des gaz à effet de serre (GES) pour 2021, a laissé entendre le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, mercredi.

Il répondait ainsi à Québec solidaire (QS) qui accuse la CAQ de ne pas atteindre ses objectifs.

L’attaque survient alors que le ministre s’apprête à se rendre le 3 décembre à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, la COP28, à Dubaï. 

À la période de questions, la députée de QS Alejandra Zaga Mendez a souligné que de 1990 à 2020, les émissions de GES du Québec dans le domaine des transports ont augmenté, passant de 27,2 à 31,6 mégatonnes d’équivalent Co2. 

En 2030, les transports devraient pourtant émettre beaucoup moins, 17 mégatonnes de Co2, a-t-elle rappelé: «On est en train de rater une cible qui est déjà insuffisante.»

«Moi, les indicateurs que nous avons indiquent le contraire», a rétorqué le ministre. 

Il a rappelé que le gouvernement caquiste avait trouvé 60 % des moyens pour atteindre sa cible de réduction de 37,5 % des GES, tous secteurs confondus, en 2030 par rapport à l’année de référence 1990.

«On présente le bilan des émissions de gaz à effet de serre (de 2021) dans les prochaines semaines, et cet exercice-là démontre que depuis l’arrivée de la Coalition avenir Québec, on progresse dans la bonne direction, année après année», a-t-il plaidé. 

«Ce sont des évaluations qui se poursuivent, je regarde la trajectoire des dernières années, on s’en allait dans la bonne direction», a-t-il ajouté en mêlée de presse peu après. 

Rappelons que pour la période 2013 à 2020, le gouvernement a pu surpasser sa cible de réduction des GES, à 26,6 % plutôt que 20 %, mais c’est notamment en raison de la baisse draconienne de l’activité économique causée par la pandémie de COVID-19. 

Or, même si elles ont baissé de 2019 à 2020, les émissions dans le secteur du transport ont enregistré une progression très nette de 2013 à 2020. Ainsi, le transport routier demeure le talon d’Achille du bilan québécois : de 1990 à 2020, les émissions du transport routier ont bondi de 36,8 %. 

Au total, le transport constitue le secteur le plus polluant au Québec: il représente 43 % du bilan carbone. 

Or le ministère des Transports et de la Mobilité durable rapporte que les émissions en 2021-2022 ont diminué de 869 000 tonnes d’équivalent Co2, soit même pas une mégatonne, grâce à la Politique de mobilité durable, selon les données publiées par Radio-Canada. 

En décembre l’an dernier, lors de la présentation du rapport sur le bilan 2013-2020 de réduction des GES, M. Charette avait reconnu que la cible de réduction de 37,5 % des émissions pour 2030 allait demeurer difficile à atteindre, puisqu’il restait moins de huit ans pour arriver à un bilan de 53,6 mégatonnes de GES. 

«La marche demeure très haute», avait-il conclu.