Anita Anand souhaite que la fonction publique soit plus diversifiée

OTTAWA — Les conseils d’administration, les quartiers généraux et les bureaux gouvernementaux ne sont pas reconnus pour leur diversité culturelle.

Toutefois, la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, veut changer tout ça.

«C’est une question très personnelle pour moi», a lancé Mme Anand, qui est devenue la première personne racialisée à occuper la présidence du Conseil du Trésor. «Quand j’entre dans des salles, je vois encore des groupes qui ne sont pas diversifiés.»

Exemple: en février, Mme Arnaud a participé à une séance d’information au sujet du soutien en santé mentale pour les fonctionnaires noirs. 

Il n’y avait aucun employé noir dans la salle.

«J’ai demandé aux gens présents les raisons pour lesquelles il n’y avait pas de noir devant moi. Ce n’était pas acceptable.»

Un de ses objectifs est de s’assurer que les personnes racialisées puissent avoir accès à toute sorte d’emplois, y compris dans la haute fonction publique.

Son mandat consiste en partie à prendre des mesures pour veiller à ce que les lieux de travail de la fonction publique soient exempts de violence, de harcèlement sexuel, de racisme et de toute forme de haine.

Et cela doit se produire à tous les niveaux de la fonction publique.

«Je veux m’assurer que pendant chaque séance d’information à un ministre, il y a de la diversité dans la salle, parmi les fonctionnaires de haut rang comme les sous-ministres et les sous-ministres adjoints.»

Un comité d’expert chargé l’an dernier «de formuler des recommandations sur la conception et l’établissement d’un nouveau programme de démarches réparatrices à l’intention des fonctionnaires de l’administration fédérale» a récemment présenté son rapport au Conseil du Trésor.

Le comité recommande des changements importants au sein de la fonction publique, notamment la mise en place d’une formation obligatoire sur les questions du racisme, de la discrimination et du harcèlement.

Il a aussi souhaité que des ressources soient consacrées à l’accès à des conseils en santé mentale tenant compte des traumatismes. 

M. Anand dit qu’elle a déjà un plan d’action afin de mettre en œuvre les recommandations avant l’été. Elle promet que ce dossier ne sera pas mis sur les tablettes. Elle n’aura pas besoin qu’on le lui rappelle, puisque ce besoin d’une plus grande diversité culturelle fait partie de sa personnalité.

La présidente du Conseil du Trésor n’est pas étrangère à ce genre de défi.

À sa nomination à titre de ministre de la Défense nationale, en décembre 2021, son poste précédent, le premier ministre Justin Trudeau lui avait donné comme priorité «de prendre des mesures concrètes pour former une équipe […] inclusive et diversifiée, caractérisée par un milieu de travail sain et exempt de harcèlement, de discrimination, d’inconduite sexuelle et de violence».

Peu de temps après sa nomination, Mme Anand avait accepté les recommandations de l’ancienne juge de la Cour suprême Louise Arbour au sujet des inconduites sexuelles au sein de l’armée canadienne. Mme Arbour avait dénoncé une culture profondément déficiente.

La ministre avait toutefois dû reconnaître, un an plus tard, que «le changement ne se produit pas du jour au lendemain, et il ne se poursuivra pas sans effort».

Mme Anand dit que les Forces armées canadiennes comptent environ 80 000 personnes, mais les effectifs de toute la fonction publique s’élèvent à près de 270 000 personnes.

Les problèmes de ce plus grand groupe semblent être passés sous les radars, déplore Mme Anand.

«Peut-être est-ce à cause des cas [d’inconduite sexuelle]? Peut-être était-ce plus frappant à cause des uniformes et des écussons que l’on voie dans l’armée et pas dans à la fonction publique? Mais les enjeux sont aussi tangibles.»