22 % des cônes orange à Montréal ne serviraient à rien, selon la Chambre de commerce

MONTRÉAL — Un nouveau rapport de la Chambre de commerce de Montréal indique qu’environ un cône orange sur cinq, omniprésent dans le centre-ville de la métropole, semble ne servir à rien.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a constaté que 22 % des cônes de construction du centre-ville ont été abandonnés ou sont «inutiles», soit une baisse par rapport à 27 % lors de l’automne 2022. Une enquête sur un quadrant du centre-ville, couvrant cinq pâtés de maisons sur trois, a enregistré 501 cônes, dont 111 qui sont inutiles, une situation qui «semble conforme à la réalité observée sur l’ensemble du territoire montréalais».

Les lignes apparemment interminables de cônes de signalisation de Montréal ont longtemps été une plaisanterie courante, au point que des versions miniatures sont vendues dans les boutiques de souvenirs comme emblème de la ville.

Cependant, la chambre de commerce a averti que la présence de cônes – dont beaucoup ne signalent rien – peut désensibiliser les conducteurs. En avril, La Presse rapportait qu’une rangée de cônes orange se trouvait le long de la bretelle d’accès à un tunnel du centre-ville de la ville depuis au moins 16 ans.

«Les cônes orange signalent initialement un danger et appellent à la prudence: ils ne doivent être utilisés que pour des travaux de courte durée ou sur les autoroutes», indique le rapport de la chambre, publié vendredi.

L’administration et la province se sont engagées à rendre les cônes moins visibles au centre-ville, notamment en réduisant leur taille et en obligeant les entreprises à les retirer plus rapidement une fois les travaux terminés. Le rapport indique que certains de ces efforts commencent à porter ses fruits, notant que «nous observons le remplacement progressif des « grands cônes » et l’ajout de limites de vitesse mieux adaptées aux zones de construction».

Et même s’il y a un peu moins de cônes, la Chambre de commerce de Montréal affirme que la réduction du nombre de chantiers de construction bloquant l’accès au centre-ville n’a pas été un succès. Le rapport indique que 93 % des rues du centre-ville ont été totalement ou partiellement bloquées à un moment au cours de la dernière année, un pourcentage pratiquement identique à l’année précédente.

Une rue importante, Saint-Urbain, est en construction depuis 10 ans, selon le rapport.

Les auteurs ont noté que la Ville et la province ont fait des efforts pour améliorer la situation. Les exemples incluent le sommet sur la mobilité tenu à Montréal plus tôt cette année, et les promesses de la province de moderniser l’industrie de la construction.

Comme point positif, le rapport indique que «l’escouade de mobilité» de Montréal, composée d’une équipe de travailleurs qui inspectent les chantiers et les voies bloquées, a reçu plus de financement et de personnel, et que le nombre de chantiers «non conformes» a diminué.

Toutefois, le rapport note également que la perception du public sur la situation ne s’est pas améliorée. Un sondage mené auprès des membres du monde des affaires plus tôt ce mois-ci révèle que 85 % des personnes interrogées estiment que les déplacements au centre-ville ne sont pas fluides, et 55 % croient que le nombre de routes bloquées a augmenté.