Trump se dirige au Michigan pour concurrencer Biden auprès des travailleurs

Tandis que ses rivaux républicains croiseront le fer sur une scène en Californie pour le deuxième débat des primaires, l’ancien président Donald Trump sera au Michigan mercredi soir pour courtiser les travailleurs de l’automobile en grève.

Le voyage de M. Trump intervient un jour après que le président, Joe Biden, soit devenu le premier président en exercice de l’histoire des États-Unis à participer à une ligne de piquetage alors qu’il rejoignait le syndicat des travailleurs de l’automobile de Détroit. Le United Auto Workers (UAW) fait pression pour obtenir des salaires plus élevés, des semaines de travail plus courtes et des assurances de la part des principaux constructeurs automobiles du pays selon lesquelles les nouveaux emplois dans le secteur des véhicules électriques seront syndiqués.

Ces apparitions reflètent ce qui sera probablement l’une des principales dynamiques de l’élection présidentielle de 2024, qui ressemble de plus en plus à un match revanche entre MM. Trump et Biden. Le Michigan devrait être un État clé alors que les deux candidats tentent de se présenter comme les champions de la classe ouvrière.

M. Trump devrait prononcer un discours aux heures de grande écoute chez Drake Enterprises, un fournisseur de pièces automobiles non syndiqué de Clinton Township, à environ une demi-heure de Détroit. Il s’exprimera devant une foule de plusieurs centaines de membres actuels et anciens de l’UAW, ainsi que de membres de syndicats de plombiers et de tuyauteurs.

M. Trump a tenté d’exploiter la grève pour creuser un fossé entre M. Biden et les travailleurs syndiqués, un groupe qui a contribué à ouvrir la voie à la victoire surprise de l’ex-président en 2016. Lors de cette élection, Donald Trump a conquis les électeurs des bastions démocrates comme le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie, remodelant fondamentalement les alliances électorales alors qu’il s’opposait aux accords commerciaux mondiaux et promettait de ressusciter les villes manufacturières mourantes.

Mais M. Biden a remporté ces États en 2020 en soulignant ses racines ouvrières et son engagement envers les syndicats. Il se qualifie souvent de «président le plus pro-syndical» de l’histoire des États-Unis et affirme que les investissements que son administration réalise dans l’énergie verte et la fabrication de véhicules électriques garantiront l’avenir de l’industrie aux États-Unis.

Donald Trump, cette fois-ci, cherche à profiter du mécontentement suscité par la gestion de l’économie de l’administration Biden dans un contexte d’inflation persistante. Il a averti à plusieurs reprises que l’adoption des véhicules électriques par M. Biden – un élément clé de son programme d’énergie propre – entraînerait à terme des pertes d’emplois. Plusieurs travailleurs de l’automobile s’inquiètent du fait que les voitures électriques nécessitent moins de personnel pour être fabriquées et qu’il n’y a aucune garantie que les usines qui les produisent seront syndiquées.

«Le mandat draconien et indéfendable de Joe Biden sur les véhicules électriques anéantira l’industrie automobile américaine et coûtera l’emploi de milliers de travailleurs de l’automobile», a fustigé Donald Trump dans un communiqué après la visite de Joe Biden mardi.

Alors que M. Trump se présente comme pro-travailleurs, il s’est heurté à plusieurs reprises aux dirigeants syndicaux et a tenté de creuser un fossé entre les syndiqués et leurs dirigeants. Dans une récente vidéo de campagne, il a exhorté les travailleurs de l’automobile à ne pas payer de cotisations syndicales et a affirmé que leurs dirigeants avaient «conclu des accords pour eux-mêmes».

Le président de l’UAW, Shawn Fain, est apparu aux côtés de Joe Biden lors de sa visite mardi et est resté profondément critique à l’égard de Donald Trump.

«Je ne pense pas qu’il se soucie des gens de la classe ouvrière. Je pense qu’il se soucie de la classe des milliardaires, il se soucie des intérêts des entreprises. Je pense qu’il essaie juste de plaire aux gens et de dire ce qu’ils veulent entendre, et c’est dommage», a déploré M. Fain.