«Proportions épidémiques» des taux de personnes obèses et en surpoids en Europe

LONDRES — L’Organisation mondiale de la santé affirme que les taux de personnes obèses et en surpoids en Europe ont atteint des «proportions épidémiques», avec près de 60 % des adultes et un tiers des enfants dans l’une de ces catégories.

Dans un rapport publié mardi, le bureau européen de l’agence de santé des Nations unies a déclaré que la prévalence de l’obésité chez les adultes est plus élevée sur ce continent que dans toute autre région du monde, à l’exception des Amériques.

«De façon alarmante, il y a eu des augmentations constantes de la prévalence du surpoids et de l’obésité dans la région européenne de l’OMS et aucun État membre n’est sur la bonne voie pour atteindre l’objectif d’enrayer la hausse de l’obésité d’ici 2025», indique le rapport. Parmi les pays qu’il compte dans sa région Europe, l’OMS a déclaré que les taux d’obésité les plus élevés étaient observés en Turquie, à Malte, en Israël et en Grande-Bretagne.

L’OMS a déclaré que le surpoids ou l’obésité figuraient parmi les principales causes de décès dans la région et étaient responsables de plus d’un million de décès chaque année.

Les scientifiques avertissent depuis longtemps que le fait d’être en surpoids augmente considérablement le risque de nombreuses maladies, notamment les affections respiratoires, le diabète et au moins 13 types de cancers. C’est aussi le premier facteur de risque d’invalidité.

«Pendant la pandémie de COVID-19, nous avons subi le véritable impact de l’épidémie d’obésité», écrit dans le rapport le directeur de l’OMS pour l’Europe, le docteur Hans Kluge. Il rappelle que les personnes obèses sont «plus susceptibles de subir des conséquences graves du spectre de la COVID-19, y compris les admissions aux soins intensifs et la mort».

Le docteur Kluge a également souligné que les mesures sanitaires comme les fermetures d’écoles et les confinements augmentaient souvent le risque de prendre du poids, lorsque les gens se tournent vers des régimes alimentaires malsains et sont forcés de rester sédentaires.

L’OMS a appelé les pays à adopter des politiques visant à améliorer les «facteurs environnementaux» liés à l’obésité, notamment en taxant les boissons sucrées, en restreignant la commercialisation d’aliments malsains aux enfants et en s’efforçant d’améliorer l’activité physique.

Aux États-Unis, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) indiquent qu’environ 74 % des Américains de plus de 20 ans sont obèses ou en surpoids.