Navalny était sur le point d’être échangé quand il est mort, dit une proche

Des proches du leader de l’opposition russe Alexei Navalny ont assuré lundi que des discussions étaient en cours peu avant sa mort pour l’échanger contre un Russe emprisonné en Allemagne.

«Alexeï Navalny aurait pu être assis ici aujourd’hui. Ce n’est pas une figure de style», a déclaré Maria Pevchikh, qui vit hors de la Russie, dans une déclaration vidéo. Elle a déclaré avoir reçu la confirmation que les pourparlers en étaient au «stade final» le 15 février, la veille de l’annonce de la mort d’Alexeï Navalny. 

Selon Mme Pevchikh, M. Navalny et deux citoyens américains détenus en Russie étaient censés être échangés contre Vadim Krasikov. Ce dernier purge une peine de prison à vie en Allemagne pour le meurtre à Berlin, en 2019, de Zelimkhan «Tornike» Khangoshvili, un citoyen géorgien de 40 ans d’origine tchétchène.

Elle n’a pas identifié les citoyens américains qui auraient fait partie de l’accord. Plusieurs d’entre eux sont détenus en Russie, notamment le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, arrêté pour espionnage, et Paul Whelan, responsable de la sécurité d’une entreprise du Michigan, condamné pour espionnage et purgeant une longue peine d’emprisonnement. Ces personnes et le gouvernement américain contestent les accusations portées contre eux. 

Les autorités allemandes ont refusé de faire des commentaires lorsqu’on leur a demandé si la Russie avait fait des efforts pour obtenir l’échange de Krasikov.

Au début du mois, le commentateur américain Tucker Carlson a interrogé le président Vladimir Poutine sur les perspectives d’échange de M. Gershkovich, et M. Poutine a déclaré que le Kremlin était ouvert aux négociations. Il a mentionné un homme emprisonné dans un «pays allié des États-Unis» pour avoir «liquidé un bandit» qui aurait tué des soldats russes lors de combats séparatistes en Tchétchénie. M. Poutine n’a pas cité de noms, mais il a semblé faire référence à M. Krasikov. 

Dans sa vidéo, Mme Pevchikh affirme que M. Poutine «n’aurait pas toléré» la libération de M. Navalny et aurait décidé de «se débarrasser de la monnaie d’échange». Elle n’a fourni aucune preuve à l’appui de cette affirmation. 

Interrogée lors d’une conférence de presse régulière à Berlin sur l’affirmation de l’équipe Navalny, la porte-parole du gouvernement allemand, Christiane Hoffmann, a déclaré qu’elle ne pouvait pas faire de commentaires.

M. Navalny, 47 ans, l’homme politique d’opposition le plus connu de Russie, est décédé le 16 février dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique alors qu’il purgeait une peine de 19 ans de prison pour des accusations d’extrémisme qu’il rejetait comme étant motivées par des considérations politiques.