L’Ukraine annonce avoir abattu 60 missiles russes

KYIV, Ukraine — L’aviation ukrainienne a annoncé lundi avoir abattu plus de 60 des 70 missiles tirés par l’armée russe lors de sa plus récente frappe en Ukraine.

Selon les premières informations, la Russie a tiré 38 missiles de croisière depuis des navires en mer Caspienne et depuis la région de Rostov, dans le sud de la Russie. Vingt-deux autres missiles de croisière Kalibr ont été tirés depuis sa flotte de la mer Noire, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne sur sa page Telegram.

L’attaque a également impliqué des bombardiers, des avions de chasse et des missiles guidés russes, selon les indications fournies par les Ukrainiens.

«En tout, plus de 60 missiles des envahisseurs ont été détruits», peut-on lire dans le message envoyé par l’armée de l’air.

Cette frappe russe était attendue depuis plusieurs jours en Ukraine. Il s’agissait d’une nouvelle opération visant à attaquer les réserves et les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, au moment où l’hiver s’installe.

L’entreprise qui gère l’électricité dans le pays, Ukrenergo, a dénoncé cette «huitième attaque massive de missiles par un pays terroriste», déplorant que plusieurs de ses installations aient été touchées — ce qui a provoqué des pannes de courant.

Ukrenergo a également demandé à la population de rester à l’abri pendant que ses équipes s’affairent à réparer les bris d’équipements.

Les sirènes résonnent à Kyiv

Dans la capitale, Kyiv, de nombreuses personnes se sont agglutinées dans la station de métro Zoloti Vorota lorsque les sirènes de raid aérien ont retenti. Rien n’indiquait toutefois que la ville, ou ses environs, n’avait été touchée.

Selon les médias ukrainiens, des explosions ont été signalées dans plusieurs régions du pays se trouvant au sud de Kyiv, comme à Tcherkassy, Kryvyï Rih et Odessa. 

«L’ennemi attaque encore le territoire ukrainien avec des missiles!» a écrit le chef adjoint du bureau du président Volodymyr Zelensky, Kyrylo Tymoshenko, sur Telegram.

M. Tymoshenko a précisé que deux personnes avaient été tuées et que trois autres avaient été blessées, dont un enfant de 22 mois, dans le village de Novosofiivka.

Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Yuriy Ihnat, a prévenu que les Russes pourraient attaquer en vagues afin de rendre la tâche plus difficile aux Ukrainiens voulant abattre les missiles.

Explosions en Russie

Plus tôt lundi, les médias russes ont rapporté deux explosions survenues sur des bases aériennes situées en Russie. L’une d’entre elles se serait produite sur une base abritant des bombardiers stratégiques à capacité nucléaire qui ont été impliqués dans des frappes contre l’Ukraine.

Ni les autorités russes ni les responsables ukrainiens n’ont indiqué quelles étaient les causes de ces déflagrations.

Selon l’agence russe RIA Novosti, trois militaires seraient décédés à la suite des explosions, tandis que six autres ont été blessés. Un avion a aussi été endommagé lorsqu’un camion-citerne a explosé sur la base de Riazan, dans l’ouest de la Russie.

Par ailleurs, les autorités de la région de Saratov, le long de la Volga, ont indiqué qu’elles vérifiaient les informations concernant une explosion dans la zone de la base aérienne d’Engels, qui abrite des bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-160 ayant participé à des frappes en Ukraine. Ces bombardiers sont capables de transporter des armes nucléaires.

Le gouverneur de la région de Saratov, Roman Busargin, a affirmé que les installations civiles n’avaient pas été endommagées.

Poutine au pont de Crimée

Pendant ce temps, le président Poutine s’est rendu au pont de Crimée, qui relie la péninsule de Crimée et la Russie, afin de constater les réparations qui ont été faites depuis que le pont avait été partiellement détruit en octobre.

M. Poutine se trouvait au volant d’un camion au moment de traverser le pont. Il a aussi pris le temps de discuter avec des travailleurs et avec le responsable gouvernemental désigné pour superviser les opérations.

Il s’agissait d’un geste symbolique pour le président russe, afin de faire savoir au reste du monde que la Russie avait été en mesure de remettre rapidement en état le pont après l’attaque du 8 octobre. 

Cette opération a perturbé les déplacements sur l’une des deux sections automobiles du pont qui mène vers la Crimée, que la Russie a annexée en 2014. La Russie a accusé le renseignement militaire ukrainien et a répondu par des vagues de frappes sur les installations énergétiques de l’Ukraine et d’autres infrastructures clés, qui se sont poursuivies lundi.