L’ex-président Donald Trump plaide non coupable aux quatre accusations à Washington

WASHINGTON — L’ancien président américain Donald Trump a plaidé non coupable aux quatre accusations qui ont été portées contre lui à Washington en lien avec ses tentatives de faire renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020.

Le convoi transportant M. Trump est arrivé environ 45 minutes avant le début de l’audience au palais de justice E. Barrett Prettyman, dans la capitale américaine, où l’ex-président s’est présenté deux jours après le dépôt des accusations par le procureur spécial Jack Smith.

Une fois à l’intérieur, il a été formellement arrêté en vertu de quatre chefs d’accusation, soit complot pour frauder les États-Unis, complot pour entraver une procédure officielle, obstruction à une procédure officielle et complot contre les droits.

Dans la salle d’audience, la juge Moxila Upadyaha a ensuite lu les quatre chefs d’accusation à haute voix, précisant au passage les sentences maximales qui peuvent être imposées – entre 5 et 20 ans de prison pour chaque accusation.

Sans surprise, M. Trump a plaidé non coupable.

La juge lui a ensuite ordonné de ne pas entrer en contact avec les autres témoins liés au dossier et lui a rappelé que tenter d’influencer les membres d’un jury est un crime.

Pendant ce temps, à l’extérieur, des centaines de personnes ont encerclé le palais de justice. Quelques manifestants étaient sur place, mais la majorité de la foule était composée de membres des médias et d’agents des forces de l’ordre.

Quelques instants avant de remonter dans son avion privé pour rentrer à sa résidence du New Jersey, M. Trump fait une brève déclaration aux médias, parlant d’une «triste journée pour l’Amérique».

«Ce qui se passe, c’est un procès contre un adversaire politique — on ne devait jamais voir ça aux États-Unis. C’est un procès contre la personne qui mène de façon considérable dans les primaires républicaines et qui est en avance de beaucoup sur (Joe) Biden», a martelé M. Trump.

«Si vous ne pouvez pas le battre, vous le poursuivez ou vous l’accusez. On ne peut pas laisser ça arriver aux États-Unis», a-t-il lancé, notant au passage l’état délabré des rues de Washington qu’il a empruntées entre le palais de justice et l’aéroport.

Avant l’audience, c’est sur son réseau social Truth Social que l’ex-président avait évoqué que l’élection de 2020 avait été «corrompue, truquée et volée».

Troisième procès criminel

M. Trump est accusé par la justice américaine d’avoir tenté de faire fi de la volonté des électeurs et de renverser sa défaite électorale dans les jours qui ont précédé le 6 janvier 2021, jour où ses partisans ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis.

L’acte d’accusation déposé mardi notait que M. Trump était «déterminé à rester au pouvoir» et que son discours après sa défaite attaquait directement «une institution fondamentale du gouvernement fédéral des États-Unis: le processus national de collecte, de comptage et de certification des résultats d’une élection présidentielle».

L’ancien président a maintenu son innocence, tandis que son équipe juridique a qualifié le dépôt de ces nouvelles accusations comme une attaque au droit à la liberté d’expression.

Il s’agit d’une troisième série d’accusations criminelles déposées contre M. Trump en moins de six mois, après celles découlant de sommes versées à l’actrice pornographique Stormy Daniels et celles concernant les documents classifiés retrouvés à sa résidence de Mar-a-Lago.

M. Trump fait toujours campagne en vue d’être candidat à la prochaine élection présidentielle, l’an prochain. Il est actuellement le meneur dans la course à l’investiture républicaine.

Jusqu’à présent, ses malheurs juridiques semblent n’avoir fait qu’aider sa campagne, suggèrent des sondages. À la suite de ses deux premières comparutions, à New York et en Floride, le nombre de dons pour sa campagne a aussi monté en flèche.

Pour le dossier à Washington, des experts du domaine juridique estiment que l’issue du procès dépendra de la capacité des procureurs à prouver que M. Trump a cru en privé les nombreux conseillers et fonctionnaires qui lui répétaient qu’il avait perdu l’élection, ce qui prouverait qu’il a volontairement menti en public.

Les procédures doivent reprendre le 28 août. C’est à ce moment que la juge Upadyaha devrait fixer la date pour le début officiel du procès.