Les familles des passagers du 737 Max reconnues comme des victimes d’un crime

FORT WORTH, Texas — Un juge fédéral américain a déclaré vendredi que les familles des passagers tués dans l’écrasement de deux appareils Boeing 737 Max sont des victimes d’un acte criminel et auraient dû être informées de négociations entre la compagnie et les procureurs pour éviter la tenue d’un procès.

La véritable portée de cette décision n’est pas tout à fait claire pour l’instant. Le juge a indiqué que la prochaine étape allait consister à déterminer quelle compensation devrait être offerte aux familles pour ne pas avoir été informée des discussions avec Boeing.

Certains parents de victimes mettent de la pression en vue de faire annuler l’entente de janvier 2021 entre le gouvernement et Boeing. Ils sont profondément en colère contre le fait que personne dans l’entreprise n’a été tenu criminellement responsable de ces tragédies.

Boeing, dont le siège social est établi à Arlington, en Virginie, n’avait pas encore répondu aux demandes de commentaires.

L’avionneur, qui a induit en erreur les autorités réglementaires chargées d’approuver l’appareil Max, a accepté de verser 2,5 milliards $ US, incluant une amende de 243,6 millions $ US. En contrepartie, la justice américaine a accepté de ne pas déposer de poursuites de conspiration dans le but de frauder le gouvernement.

Pour justifier le fait d’avoir tenu les familles endeuillées à l’écart des négociations avec Boeing, la justice américaine avait soutenu que les proches n’étaient pas des victimes d’un crime. Cependant, le juge Reed O’Connor, à Fort Worth au Texas, a déterminé que les écrasements sont des conséquences prévisibles de la conspiration chez Boeing, ce qui vient qualifier les proches de représentants de victimes d’un crime.

«Au bout du compte, sans a conspiration criminelle de Boeing pour frauder (l’Agence d’administration de l’aviation américaine), 346 personnes n’auraient pas perdu leur vie dans ces écrasements», a-t-il écrit dans sa décision.

Naoise Connolly Ryan, dont le mari est mort dans le second écrasement, en Éthiopie, soutient que Boeing est responsable de son décès.

«Les familles comme la mienne sont les véritables victimes du comportement criminel de Boeing et notre point de vue aurait dû être pris en considération avant que le gouvernement leur fasse une faveur», a-t-elle commenté dans une déclaration transmise par un avocat qui représente les familles.

Le premier Boeing 737 Max à s’être écrasé est tombé du ciel en octobre 2018, en Indonésie, avec 189 personnes à bord. Cinq mois plus tard, un deuxième appareil s’est écrasé en Éthiopie avec 157 personnes à bord.

À la suite de ces tragédies, tous les 737 Max ont été cloués au sol à travers le monde pendant près de deux ans. Les appareils ont pu reprendre du service après que le constructeur eut remplacé un système d’assistance de pilotage ayant fait défaut dans les deux cas.