Le FBI cherche des documents classés confidentiels dans la villa de Donald Trump

WASHINGTON — La perquisition menée par le FBI dans la villa floridienne de Donald Trump s’inscrit dans le cadre d’une enquête visant à déterminer si l’ancien président des États-Unis a emporté avec lui des documents classés confidentiels en quittant la Maison-Blanche, ont révélé des sources bien au fait du dossier.

Dans un long message, Donald Trump a révélé le déroulement de la perquisition, alléguant que des agents fédéraux avaient ouvert un coffre-fort de sa résidence. Il a décrit l’opération comme «une descente sans avertissement» qu’il qualifie d’inconduite de la part des procureurs. Plus tard mardi, l’ancien président devait se rendre à son club de golf de Bedminster, au New Jersey, pour rencontrer des membres du Comité d’étude républicain, un groupe dirigé par le représentant Jim Banks, de l’Indiana. Ce groupe s’est engagé à promouvoir le programme de Donald Trump au Congrès.

La perquisition menée lundi a accéléré l’enquête menée depuis des mois cherchant à expliquer comment des documents confidentiels ont pu se retrouver dans des boîtes d’archives de la Maison-Blanche qui, elles, se sont retrouvées à Mar-a-Lago. Dans une autre affaire, un grand jury se penche également sur les tentatives de Donald Trump de faire annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Tout cela vient s’ajouter aux nombreux démêlés judiciaires qui guettent l’homme d’affaires devenu politicien et candidat potentiel à un retour dans la course à la présidence.

Comme c’est le cas depuis l’arrivée en politique de Donald Trump, deux camps se sont rapidement formés lundi soir. D’un côté, l’ancien président et ses partisans se sont positionnés en victimes de manœuvres des démocrates qui chercheraient à instrumentaliser la justice pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2024.

De l’autre côté, la Maison-Blanche n’avait jamais été informée de l’opération policière et l’actuel directeur du FBI, Christopher Wray, a été nommé par Donald Trump, il y a cinq ans.

«Ce sont des moments sombres pour notre nation alors que ma magnifique résidence de Mar-a-Lago, à Palm Beach en Floride, est actuellement assiégée, perquisitionnée et occupée par un grand contingent d’agents du FBI, s’est plaint Donald Trump dans un message écrit. Rien de tel n’est jamais arrivé auparavant à un président des États-Unis.»

«Après avoir collaboré et coopéré avec les agences concernées du gouvernement, cette descente non annoncée à ma résidence n’était pas nécessaire ni appropriée», a-t-il renchéri.

La porte-parole du ministère américain de la Justice, Dena Iverson, n’a pas voulu commenter l’opération. Elle n’a pas voulu confirmer si le procureur général Merrick Garland avait personnellement autorisé la fouille.

Tout juste avant d’exécuter le mandat obtenu, le FBI a informé le Secret Service, selon un tiers bien au fait du déroulement de l’opération interrogé par l’Associated Press. Les agents du Secret Service ont ensuite communiqué avec le ministère de la Justice et ont obtenu la confirmation que le mandat était valide avant de donner accès à la villa aux policiers.

La justice américaine enquête sur une possible infraction reliée aux archives puisque la National Archives and Records Administration a déclaré avoir reçu une quinzaine de boîtes d’archives de la Maison-Blanche en provenance de Mar-a-Lago plus tôt cette année. Des documents confidentiels se seraient même trouvés dans ces boîtes.

Selon l’agence indépendante en charge des archives, Donald Trump aurait dû lui remettre tous ces documents au moment de son départ de la Maison-Blanche.

De nombreuses lois fédérales américaines encadrent la gestion des archives et des documents confidentiels gouvernementaux. Le simple faite de déplacer ces documents et de les conserver dans un endroit non autorisé peut constituer une infraction criminelle.

Bien que l’exécution d’un mandat de perquisition ne signifie pas que des accusations criminelles soient déposées, les enquêteurs doivent tout de même convaincre un juge qu’il y a un motif raisonnable de croire qu’un crime a été commis pour obtenir ledit mandat.

Deux personnes proches du dossier ont confirmé sous couvert de l’anonymat que les fouilles menées lundi étaient liées à la recherche de documents. Elles visaient aussi à s’assurer que Donald Trump ne détenait pas d’autres archives ou documents confidentiels à sa résidence.