L’armée israélienne étend son offensive aux camps de réfugiés urbains à Gaza

RAFAH, Palestine — Les forces israéliennes ont étendu mardi leur offensive terrestre aux camps de réfugiés urbains du centre de Gaza, après avoir bombardé les communautés palestiniennes surpeuplées et ordonné aux habitants d’évacuer les lieux.

L’annonce par l’armée de la nouvelle zone de combat menace d’aggraver les destructions dans une guerre qui, selon Israël, durera «de nombreux mois», car il s’est engagé à écraser le Hamas, le groupe militant au pouvoir, après son attaque du 7 octobre.

Les forces israéliennes se sont engagées dans de violents combats urbains dans le nord de la bande de Gaza et dans la ville de Khan Younis, au sud, poussant les Palestiniens à se réfugier dans des zones de plus en plus restreintes.

Les États-Unis ont indiqué que le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, rencontrait le secrétaire d’État Antony Blinken et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

Malgré les appels lancés par les États-Unis à Israël pour qu’il réduise le nombre de victimes civiles et la pression internationale en faveur d’un cessez-le-feu, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré que l’armée intensifiait les combats.

«Nous disons aux terroristes du Hamas: nous vous voyons et nous vous aurons», a déclaré M. Netanyahou.

L’offensive israélienne est l’une des campagnes militaires les plus dévastatrices de l’histoire récente.

Plus de 20 900 Palestiniens, dont deux tiers de femmes et d’enfants, ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza, dont le décompte ne fait pas la distinction entre civils et combattants. L’agence a indiqué que 240 personnes avaient été tuées au cours des dernières 24 heures.

Le Haut-Commissariat des Nations unies a mentionné que les bombardements continus du centre de Gaza avaient coûté la vie à plus de 100 Palestiniens depuis la veille de Noël. Le bureau a noté qu’Israël avait ordonné à certains résidents de partir.

Israël a déclaré qu’il n’accorderait plus de visas automatiques aux employés de l’Organisation des Nations unies (ONU) et a accusé l’organisation mondiale d’être un «partenaire complice» des tactiques du Hamas.

Le porte-parole du gouvernement, Eylon Levy, a déclaré qu’Israël examinerait les demandes de visa au cas par cas. Cela pourrait limiter davantage les efforts d’aide dans la bande de Gaza.

Les habitants du centre de Gaza ont décrit les bombardements et les frappes aériennes qui ont ébranlé les camps de Nuseirat, Maghazi et Bureij. Ces villes bâties abritent des Palestiniens chassés de leurs maisons dans ce qui est aujourd’hui Israël pendant la guerre de 1948, ainsi que leurs descendants.

«Les bombardements ont été très intenses», a indiqué Radwan Abu Sheitta par téléphone depuis Bureij.

L’armée israélienne a ordonné aux habitants d’évacuer une bande de territoire de la largeur du centre de Gaza, les incitant à se rendre à Deir al-Balah, une ville voisine. Le bureau humanitaire de l’ONU a déclaré que la zone évacuée abritait près de 90 000 personnes avant la guerre et qu’elle abrite aujourd’hui plus de 61 000 personnes déplacées, pour la plupart originaires du nord.

L’armée a par la suite déclaré qu’elle opérait à Bureij et a affirmé qu’elle avait localisé un camp d’entraînement du Hamas.

Un haut responsable du Hamas, Osama Hamdan, a déclaré que plusieurs pays avaient transmis des propositions pour résoudre le conflit, à la suite d’une proposition égyptienne qui inclurait un gouvernement palestinien de transition à Gaza et en Cisjordanie occupée. Il n’a pas donné de détails sur ces propositions.