La Commission européenne veut réduire les pesticides de 50 % d’ici 2030

BRUXELLES — La Commission européenne a proposé mercredi des cibles juridiquement contraignantes qui réduiraient de moitié l’utilisation des pesticides chimiques d’ici 2030.

L’utilisation de ces pesticides serait aussi interdite dans les lieux publics comme les parcs, les terrains de jeu et les écoles.

La Commission estime que les règles actuelles qui limitent le recours aux pesticides sont trop faibles et que leur application n’est pas constante à travers l’Union européenne.

Une étude publiée le mois dernier par le groupe Pesticide Action Network Europe prévient que la contamination avec les pesticides les plus toxiques des fruits et légumes produits sur le territoire de l’UE est en hausse marquée depuis dix ans.

Pour faciliter la transition des pesticides chimiques à des méthodes alternatives, les fermiers pourront profiter de fonds de l’UE pour couvrir le coût des nouvelles exigences au cours des cinq prochaines années, a dit la Commission européenne.

La Commission propose aussi une loi pour réparer les dommages environnementaux d’ici 2050.

«Le but est de recouvrir au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l’UE avec des mesures de restauration de la nature d’ici 2030, et éventuellement d’étendre ces mesures à tous les écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici 2050», a dit la Commission.

La mesure proposée vise entre autres à arrêter le déclin des pollinisateurs d’ici 2030, puis à renflouer leurs populations. On a constaté un effondrement effarant du nombre d’abeilles depuis quelques années, et on craint l’impact sur les récoltes.

Selon les plus récentes données du Parlement européen, environ 84 % des récoltes et 78 % des fleurs sauvages de l’UE dépendent de la pollinisation d’une manière ou d’une autre. Environ 15 milliards d’euros de la production agricole annuelle du bloc seraient directement attribuables aux insectes pollinisateurs.

Les propositions de la Commission européenne doivent être entérinées par les parlementaires européens et les États membres.

«Lorsque nous restaurons la nature, nous lui permettons de continuer à fournir de l’air, de l’eau et des aliments sains, et nous lui permettons de nous protéger des pires impacts de la crise climatique, a dit le vice-président de la commission, Frans Timmermans. Réduire l’utilisation des pesticides aide aussi la nature à se remettre, en plus de protéger les humains qui travaillent avec ces produits chimiques.»