Justin Trudeau condamne les violences de dimanche contre des institutions du Brésil

OTTAWA — Le Canada condamne la violence affichée dimanche au Brésil par des milliers de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro, qui ont manifesté leur amertume à propos de la défaite électorale de leur candidat.

Les manifestants ont pris d’assaut des lieux de pouvoir du Brésil comme le Palais du congrès national, l’édifice de la Cour suprême et le Palais présidentiel, une semaine après la cérémonie d’assermentation du nouveau président, Luiz Inacio Lula da Silva. Ils ont fait fi des barricades, grimpé sur les toits, brisé des fenêtres et envahi les trois édifices.

Certains ont réclamé une intervention de l’armée pour reporter l’ex-président Bolsonaro au pouvoir.

Dans une déclaration transmise dimanche soir sur les réseaux sociaux, le premier ministre Justin Trudeau a écrit que «le respect de la volonté démocratique du peuple est primordial dans toute démocratie, y compris au Brésil. Le Canada condamne fermement le comportement violent qui a été affiché et nous réaffirmons notre soutien au président Lula et aux institutions démocratiques du Brésil». 

Le Canada a d’ailleurs réitéré son message dans une déclaration commune avec le président américain Joe Biden et le président mexicain Andrés Manuel López Obrador, transmise lundi matin.

«Nous sommes solidaires du Brésil au moment où il tente de protéger ses institutions démocratiques. Nos gouvernements soutiennent le libre arbitre du peuple brésilien», ont affirmé les dirigeants, qui sont réunis actuellement à Mexico pour le sommet des «Trois Amigos».

«Nous sommes impatients de travailler de pair avec le président Lula afin d’obtenir des résultats pour nos pays, l’hémisphère occidental et le reste du monde.»

En conférence de presse dimanche, le président Lula a accusé Jair Bolsonaro d’avoir encouragé ce coup de force de ceux qu’il a qualifiés de « fascistes fanatiques ». Il a aussi signé un décret pour permettre au gouvernement fédéral de contrôler les forces de sécurité dans le district fédéral.

Depuis la victoire électorale de Luiz Inacio Lula da Silva le 30 octobre, des personnes qui seraient des partisans de Jair Bolsonaro ont notamment bloqué des routes, incendié des véhicules et se sont rassemblés devant des casernes afin de persuader les militaires d’intervenir.

Plusieurs d’entre eux soutiennent que les résultats des élections sont frauduleux ou ne sont pas fiables.